1 / ORIGINE
Le loup tel qu’il existe aujourd’hui serait apparu en Amérique du Nord il y a 1 million d’années, mais ses origines remonte à environ 55 millions d’années ou est apparu un mammifère avec des dents en partie conçus pour découper la viande, les carnassières. Au cours des 10 millions d’années qui suivirent, ces créatures se sont développées en grand nombre et sous des formes différentes. Une de ces espèces, appelée Miacis, ressemblait aux chiens d’aujourd’hui. L’espèce Miacis fait partie de la famille Miacidae, de laquelle sont issues toutes les familles actuelles de carnivores : les chiens, les chats, les ours, les belettes, les ratons laveurs, civettes, et hyènes.
Il y a trente à quarante millions d’années, l’espèce Miacis donna naissance à deux types de mammifères que l’on peut rattacher, grâce à deux séries de fossiles, au chien et à l’ours. L’ancêtre du chien, le Cynodictis, avait le même nombre de dents que le loup. Il était plus petit que ce dernier, mais son corps était long et flexible comme celui d’une belette ; ses pattes étaient d’une taille moyenne. Les 15 millions d’années qui suivirent virent le développement de la famille des ratons laveurs qui se démarqua pour continuer son évolution séparément.
Par la suite, il y a entre 15 et 30 millions d’années, la tendance s’accentua pour donner les caractéristiques du loup contemporain, du Cynodictis en passant par le Cynodesmus et le Tomarctus. La partie supérieure de la patte s’allongea, ainsi que les pattes qui devinrent plus compactes, l’empreinte intérieure devint plus atrophiée sur la patte arrière et plus réduite sur la patte avant ; la queue se raccourcit, et toutes ces proportions commencèrent à se rapprocher de celles des loups et des renards.
Le loup et le renard sont tous deux issus du Tomarctus et commencèrent à se développer séparément il y a environ 15 millions d’années. Bien que la taille du renard n’ait pas beaucoup évolué, le loup quant à lui, continua à grandir. Une autre espèce apparentée, le loup "noir" (Canis dirus) se démarqua également. Certains d’entre eux étaient bien plus grands que les loups d’aujourd’hui, mais ils ont disparu aujourd’hui. Depuis environ un ou deux millions d’années, le loup est pratiquement resté le même.
Ce mammifère aurait rejoint la Sibérie par l’Alaska (reliable par le bas niveau de la mer) puis le nord de l’Eurasie.
2 / ESPECES
C’est une famille regroupant 41 espèces dont les renards, les coyotes, chacals et notre chien domestique (canis canis). Il existe plus d’une trentaine de sous espèces de loup différenciées par leurs localisations géographiques, et leurs caractéristiques morphologiques.
Deux espèces sont vraiment reconnues :
- Le loup gris, baptisé Canis Lupus par le naturaliste suédois LINNE en 1758 (Amérique du Nord, Europe, Asie)
- Le loup roux ou Canus Rufus (Texas et Sud-Est des Etats-Unis)
Loup gris Loup roux
Différences
entre un loup et un chien :
Le loup a une ossature plus forte, des mâchoires plus longues et plus puissantes,
des oreilles triangulaires toujours dressées, un queue très fournie qui pend
entre ses pattes, son cri est un hurlement et non un aboiement et quand il
boit, il aspire l'eau au lieu de la laper avec sa langue.
3 / MORPHOLOGIE
Tête : plus large que celle du chien car les muscles masticateurs sont davantages développés. Son cerveau a une capacité supérieure d’un tiers à celui des plus gros chiens.
Yeux : obliques et phosphorescents, généralement jaunes, constitués d’un tissus particulier (le tapetum lusidum), lui permettant de voir dans des conditions d’éclairement très faibles
Nez : c’est son sens le plus développé, il peut sentir à plusieurs kilomètres et ainsi être renseigné sur l’identité et l’individu qu’il a repéré. Son odorat est 100 fois plus fin que celui de l’homme, (le chien : 35 fois)
Gueule : elle est plus largement fendue que celle du chien et beaucoup plus puissante. La pression de la mâchoire est de 150 kg/cm2, (celle du chien 60 à 65 kg/cm2, celle de l’homme15 à 20 kg/cm2, celle du requin 600 kg/cm2)
Cou : très musclé, il compte 7 vertèbres.
Pattes : digitigrade comme les chiens et les félins, (qui marche sur ses doigts), il possède 5 doigts à l’avant et 4 à l’arrière, mais ses griffes ne sont pas rétractiles. Ses pattes avant et arrière se meuvent dans le même alignement.
Queue : touffue et longue de 30 à 45 cm.
Pelage :
- loup d’Europe : coloration fauve mêlée de gris et de noir, devenant plus clair sur le ventre
- loup d’Amérique du nord : coloration gris clair, presque blanc, ou noir pour ceux des forêts.
- loup roux :
Loups blancs
Le loup possède une « cape » sur le dos qui se hérisse lorsqu’il est menaçant. Son pelage d’hiver est constitué de long poil (63 mm) qui lui permette de se protéger du froid en hiver (jusqu’à – 50° dans le grand Nord). Il change de pelage entre avril et mai.
Taille : un loup pèse entre 25 et 50 kg pour une taille de 60 à 90 cm au garrot et une longueur de 110 à 150 cm. Ces valeurs sont des moyennes, car un loup des Carpates, abattu le 31 décembre 1942, pesait 96 kg pour 213 cm de long du bout du museau à la pointe de la queue.
Dénomination du loup (ou louve) suivant les périodes de sa vie :
De 0 à 6 mois |
Louveteau (loupiote) |
De 6 à 12 mois |
Louvard ( louvarde) |
De 1 à 2 ans |
Jeune loup (jeune louve) |
De 2 à 4 ans |
Loup ( louve) |
De 4 à 5 ans |
Grand loup |
De 5 à 8 ans |
Vieux loup (vieille louve) |
Au-delà : |
Grand vieux loup |
4 / LA MEUTE
Le loup n’est pas un animal solitaire, c’est un animal sociable, qui a besoin de la présence de ses semblables. Ils vivent en meute de 3 à 15 individus, tous parents entre eux.
Chacun occupe une place bien précise dans une hiérarchie à respecter.
La vie au sein d’une meute est dure et la compétition est sévère. Il faut se battre pour gagner et conserver sa place, pour la nourriture, pour les femelles. Le plus fort mange le premier, partage la vie d’une femelle et peu espérer une descendance. Autour de lui s’organise la meute dont il a soumis chaque membre, celle –ci durera tant qu’il soumettra chaque membre.
Chaque loup connaît son rang dans la meute, il sait à quels congénères il doit le respect, et quels sont ceux qui lui le doivent.
Selon diverses estimations, le territoire d’une meute s’étend sur une superficie allant de 280 à 720 km2. Il est délimité par des repères qui sont des marques odorantes que le couple laisse ça et là grâce à une glande située sous la queue. Parfois une meute accepte que des loups « étrangers » passe sur ses terres, mais en général, ceux-ci préfèrent éviter tout affrontement en restant hors du territoire adverse.
5 / LA COMMUNICATION
On dit du loup qu’il est bavard, qu’il hurle, gronde, jappe, gémit ou aboie selon les circonstances, et dés son plus jeune âge (environ 32 jours). Le langage des loups recoupe à peu de chose près celui du chien. On distingue en effet 5 types de cris, chacun d’eux joue un rôle plus ou moins important dans les relations entre individus ou entre meutes.
a) Plaintes : ne geignent pas pour se plaindre, mais en guise de salut amical ou de soumission.
b) Grincements : variante des plaintes mais plus rare
c) Grondements : traduisent selon leur ton, intensité et modulation, toutes les nuances de l’agressivité, depuis l’agacement jusqu’à la fureur.
d) Aboiements : peu fréquents, rauques et brefs, ils sont le plus souvent la ponctuation finale d’un hurlement.
e) Hurlements : Ils sont le plain-chant des loups. Un hymne à leur puissance. Debout, assis ou couchés, immobile ou en marche, ils commencent toujours par geindre doucement en remuant la queue, puis levant le museau au ciel, la tête rejetée au plus loin en arrière, ils laissent leur gorge se gonfler de leur cri. Entre eux les loups ne hurlent pas à l’unisson : chacun possède une voix qui lui est propre (fréquence de 300 à 700 hz). Puissant le hurlement peu s’entendre à plus de 10 km selon les conditions climatiques.
Le loup est un des mammifères les plus intelligents. Il possède un répertoire de signaux de communication très riche et la structure sociale de la meute est strictement définie et organisée.
f) Les oreilles :
Les oreilles très mobiles, se lèvent ou se couchent en fonction des circonstances.
Baissées mais tendues sur les côtés, elles renforcent l’expression de défiance.
Pointées en avant, elles marquent l’agressivité.
Rejetées en arrière, elles sont escamotées en prévision d’une menace de combat.
Dressées et largement déployées, elles sont une preuve d’attention et le privilège des dominants qui montrent de cette façon que rien ne leur échappe.
g) La queue :
Les loups ont recours à leur queue pour traduire leurs états d’âme et leurs impressions.
Quand un loup vient à croiser un congénère, chacun d’eux est dans l’obligation d’adopter l’attitude correspondant à son niveau dans l’ordre hiérarchique. Le dominant se contente de dominer, mais le subalterne est soumis aux caprices de son supérieur et doit, au gré de son humeur, faire preuve de plus ou moins d’humilité. Il arrive parfois que ces témoignages de respect demeurent insuffisants. En cas de faute grave du dominé, la position de sa queue ne lui sera plus d’aucune utilité. Fautif, il se verra infliger une correction à laquelle rien ne pourra le faire échapper. Sa seule ressource est alors de se coucher sur le dos et d’attendre sans broncher que l’orage soit passé. Cette posture humiliante n’est autre que celle adoptée par les louveteaux quand leur mère les corrige.
6 / LA CHASSE
On place le loup en haut de la pyramide alimentaire qui est le classement de la faune et de la flore par ordre d’importance : le loup mange le coyote, qui mange le lapin, qui mange de l’herbe.
C’est un grand prédateur, tout comme l’ours, ou le lynx. Le loup est toujours aux aguets, cherchant à détecter les dangers ou les occasions de manger : il consacre ainsi prés de 10 h par jour à la chasse, cherchant de le nourriture pour les besoins de la meute. Le loup est un carnivore, il mange environ 2,5 kg de viande par jour (plus pour une femelle en chaleur). Il se nourrit en cas de pénurie, de baies sauvages, d’insectes, de poisson, etc… Le loup est un coureur agile et résistant. Sa vitesse est d’environ 9 km/h en fille indienne, 45 km/h à la course (vitesse qu’il peu tenir sur de grandes distances) avec des pointes allant à 65 km/h.
Le loup chasse en solitaire le petit gibier et en meute le grand gibier. Chassant les grands herbivores, bisons, élans, wapitis, caribous, bovins ou ovins, les loups ne dédaignent ni lapins, ni rongeurs, ni même oiseaux, œufs ou poissons. Face à des bêtes imposantes, les loups ne s’attaquent qu’aux individus âgés, affaiblis ou blessés, aux veaux isolés et même dans ces cas, ils ne le font jamais sans risque pour eux mêmes.
Le couple dominant s’approche silencieusement (d’où l’expression à pas de loup) du troupeaux d’animaux sauvages ou d’ovins, pour récupérer une éventuelle proie, la meute restant à l’affût, cachée. Le gibier sélectionné sera ensuite isolé et traqué par les autres membres de la meute qui l’égorgeront de leurs puissantes dents. Bien que le loup soit doué pour la course, ses attaques se soldent souvent par un échec, contrairement à ce que l’on pourrait penser, et il fuit les attaques à risques pouvant lui occasionner des blessures.
Le loup ne tue pas pour le plaisir, mais seulement pour survivre. Il s’attaque à des proies de différentes tailles, mais la règle est toujours la même : déceler l’animal affaibli ou malade qui lui permettra une capture aisée. Il sert donc sans le savoir l’intérêt des espèces qu’il chasse en éliminant les sujets les plus faibles. D’ailleurs les indiens Inuits affirment que " le loup garde le caribou en bonne santé "!
Jamais le loup ne versa dans le massacre. C’est au contraire un chasseur pertinent qui adapte la technique à sa proie.
7 / LA REPRODUCTION
Le mâle est sexuellement mature à 3 ans, la femelle à 2 ans. La période des amours s’étale de la fin de l’hiver à l’automne. En théorie, seuls le mâle et la femelle dominant la meute (le couple alpha) s’accouplent. Ce qui n’empêche nullement les autres loups et louves de former des couples fidèles et durables, mais sans descendance tant qu’ils ne sont pas dominants, on parle de " castration psychologique", Il seront néanmoins d’excellents parents de substitution.
a) La tanière : Que ce soit une roche ou un surplomb, un terrier réaménagé, ou même creusée par la louve, elle doit se trouver à proximité d’un point d’eau. La lovière se trouve presque toujours sur une hauteur. La louve dominante prépare la tanière durant les 63 jours de gestation. Pendant la dernière semaine, la louve, que sa grossesse oblige à uriner souvent, en profite pour se délimiter un domaine réservé. Prudente elle enterre des provisions au voisinage de son antre où elle se retire à la veille des naissances. Dés lors, aucun loup n’a plus le droit de venir la déranger. Mais tandis que son compagnon patrouille en tous sens avec nervosité, le reste de la meute, installée sur la hauteur, veille sur sa sécurité.
b) Les louveteaux : Au printemps, 4 à 7 louveteaux sont mis bas, mais la mortalité est très élevée (60%) : peu atteindront l’âge de 1 ans. Une louve met bas de même façon qu’une chienne. A la naissance, les louveteaux pèsent environ 450 g, leurs yeux s’ouvrent à douze jours, leur pelage est sombre et le poil ras. Durant les 10 premiers jours de leur existence, les louveteaux ont une vie végétative. Le peu d’odorat qu’ils ont en naissant leur sert à s’imprégner de l’odeur de leur mère, et surtout, à trouver les mamelles. Ils se gorgent de lait. Ils sont aussi tributaires de la langue maternelle pour uriner et déféquer. Les 2 ou 3 semaines qui suivent sont décisives. Les yeux s’ouvrent, ils commencent à se tenir debout et à marcher. Après le sevrage (6 à 8 semaines), ils sont conduits par la mère de la tanière vers un site beaucoup plus vaste. La meute prend alors part à leur éducation en leur apprenant progressivement à manger de la viande, souvent régurgitée par les adultes, puis à répéter les gestes de leurs aînés sous forme de jeux.
Naissance |
|
0, 450 kg |
11 – 15 jours |
Les yeux s’ouvrent – premières incisives |
1, 500 kg |
20 jours |
Les oreilles se redressent |
3, 000 kg |
23 jours |
Premières canines – premiers sons perçus |
|
28 jours |
Premiers hurlements |
|
35 jours |
Début du sevrage |
5, 500 kg |
39 jours |
Mange de la viande |
|
57 jours |
Enterre son premier os |
|
60 jours |
Quitte la tanière – poursuit son premier gibier |
7, 000 kg |
7 mois |
Suit la meute dans ses déplacements |
24, 000 kg |
22 mois |
Maturité sexuelle |
45, 000 kg |
8 / LE LOUP ET LES HOMMES
Le loup est un des plus vieux compagnons de l'homme. Entre eux, le respect était de mise, comme on peut encore le voir chez les Amérindiens. Ceux-ci pensaient que le loup était un frère, un totem ou un ancêtre de la tribu. D'ailleurs, une vieille légende affirme que dans des temps très reculés quelqu'un tenta de transformer les loups en hommes. Mais l'opération échoua et seuls leurs yeux devinrent humains. Certains scientifiques estiment que c'est le loup qui est à l'origine de la race canine. Une longue histoire qui débuta il y a 20.000 ans. L'homme domestiqua quelques louveteaux pris au nid pour en faire au fil des âges, le chien d'aujourd'hui.
Mais, avec la religion et l'économie moderne, tout changea. Tout d'abord, les pasteurs et leurs regards sur la Bible trouvèrent en lui un bouc émissaire du mal. Au Moyen-âge, quand il était capturé vivant, il était jugé et condamné au bûcher comme tout émule de Satan. Le loup devint par la suite, un mythe, un croque-mitaine sanguinaire qui tuait tout sur son passage. Les commérages sur ses pactes avec le diable, sa présence auprès de sorcière, ses attaques envers des enfants, se répandent plus vite que la poussière de village en village. Les écrivains imaginèrent de nouveaux romans comme le conte du "Petit Chaperon-Rouge" qui fera oublier à la nouvelle génération la véritable identité du loup.
Le loup symbole de vaillance ou de repentir. |
|
L’Eglise,
au Moyen Age, avait fait du loup le compagnon du Diable. Les traités de
vénerie parlait d’un « beste noire » à classer parmi les
« nuisibles ». Le Roman de Renard au XIIème siècle, lui, campait un
Ysengrin balourd et stupide. |
Chanteloup Colle sur loup Gorron Belley Herouville
Le loup était là un symbole de vaillance, de force et de hardiesse. Cette image était née de l’observation du loup en chasse.
Déjà, pendant l’Antiquité, les Romains l’avaient adopté pour cette raison comme l’un des emblèmes de leurs légions.
Le 16 août 1513, dit-on, le comte d’Artois était accompagné d’un véritable loup dressé qui combattit pour lui à la bataille des Eperons.
Les loups étaient jadis très répandus dans tout l’hémisphère Nord, mais leur population a été décimée, par la chasse d’une part, mais également suite à l’occupation de leur habitat par l’homme.
On peut même parler d’extermination dans la seconde moitié du XIXeme siècle en Europe occidentale, après les travaux de Louis Pasteur faisant du loup le principal vecteur sauvage de la rage.
Exterminé aussi des îles britanniques, du Danemark, de Suisse, de Belgique, d’Allemagne, d’Autriche et même d’une grande partie des USA où de 1850 à 1900, on tua plus d’un million d’individus dans 48 états.
Le loup s’il n’a pas la rage, n’attaque pas l’homme. Or elle a aujourd’hui disparue. Le loup a plutôt peur de l’homme et préfère prendre la fuite dès qu’il perçoit sa présence. La station debout de celui-ci, lui fait trop peur. Les rares agressions venaient d'animaux victimes de la rage ou bien de loups domestiqués, la détention dénaturant l'instinct. Sa faculté d’adaptation lui permet de rééquilibrer son système social lorsque l’homme intervient physiquement à son encontre par la répression ou l’élimination.
Pourtant !!!!!!!!!!!
Un dépouillement d’archive non exhaustif dans les registres paroissiaux menée par Jean-Marc Moriceau dénombre plus de 1100 cas de prédation de l’homme par le loup, nettement distingués des décès suites à des morsures de loups enragés (plus de 400 à partir des mêmes sources), en France (territoire métropolitain actuel), entre les années 1580 et 1842. Les victimes sont en très grande majorité des enfants ou adolescents isolés. Cette prédation de l’homme, jugée inhabituelle par les contemporains eux-mêmes, pourrait être favorisée (selon l’auteur de l’étude) par les guerres et troubles politiques qui, en parsemant les campagnes de cadavres sans sépulture, développeraient chez une minorité de loups un goût pour la chair humaine. Bien que marginaux vis-à-vis de la mortalité sous l’Ancien régime, ces cas ont eu une grande répercussion sur la population et sur l’imaginaire collectif, nourrissant la peur et la haine du loup.
La prédation de l'homme sur le loup a, d'un autre côté, renforcé la peur du loup envers l'homme. Les loups sont plus à même de s'enfuir en sentant approcher un homme que l'attaquer. Même dans le cas où ses petits sont présents, il préférera le plus souvent les abandonner plutôt que d'affronter l'homme.
En France, de 1882 à 1905, 9496 loups furent éliminés. Ils eurent un sursis grâce aux guerres de 1870 et 1914, mais ils disparurent en 1937. D’Angleterre ils avaient disparu dès 1486, d’Ecosse en 1743, d’Irlande en1776.
Le dernier couple de loups sauvages est abattu prés de Saint Hubert en France en 1844
La disparition officielle du loup date de l’année 1937 où « le dernier loup » fut abattu dans le Limousin. Plus précisément, le loup a été présumé éteint en temps que « population reproductrice » entre 1930 et 1939.
Le loup est de retour en France depuis novembre 1991 !!!!! où deux gardes ont surpris deux silhouettes fugitives dans le Parc de Mercantour, "Ce sont des loups!" Le parc décide par la suite, de garder le silence pour les protéger. Après un an d'observation, ils annoncent la nouvelle à la presse. Certains fermiers se fâchent, soupçonnent le parc d'avoir introduit les animaux et rageusement, promettent de les abattre. On ne tarde pas à retrouver quelques carcasses de moutons, mais après analyses les coupables étaient des chiens errants. Pour ne pas affoler les fermiers, le parc et l'état décident d'indemniser les victimes. Mais il n’est pas seul responsable des dégâts commis. Sur 10 millions de moutons recensés en 5 ans, 2 500 furent tués par les loups, contre 300 000 par les chiens errants et 7 000 par la brucellose. A noter que la foudre et les chutes occasionnent aussi la mort de nombreux moutons.
A savoir que c’est la sous-espèce Canis Lupus Italicus qui se développe en France
Après
avoir observé comment l'Italie gère le parc national des Abruzzes, qui est une
réussite favorisant la vie sauvage et ayant même fait revivre l'économie d'un
village, Civitella et ses alentours. Par ailleurs, les loups français
connaissaient bien le parc italien pour y avoir séjourné et l'avoir quitté pour
conquérir de nouveaux territoires. Ils remontent l'Italie en passant près de
Rome jusqu'au parc de Mercantour. La France décida d'obliger les bergers à
changer leurs habitudes. Aujourd'hui, les bergers malins ne peuvent plus
observer leurs moutons avec des jumelles. Ils sont obligés de revenir sur le
terrain, se faire aider par un apprenti ou encore d'un chien des Pyrénées. De
plus, si l'on offre au mouton, un espace qu'il connaît, il sait se cacher en
cas d'alerte. Mais les ennemis du loup ne sont pas toujours où l'on croit,
certains bergers ont déjà pris parti pour la bonne cause.
Un autre loup s'est fait connaître dans les Vosges. Un loup qui a tué sur son
passage, 44 moutons, un veau, une génisse et une pouliche en 8 mois. Après une
longue traque, on l'abat. La masse sans vie que l'on a découverte, était
l'exemple même du loup domestique abandonné. Quelques mois avant sa furie, il
avait posé pour la caméra d'un naturaliste amateur, ce qu'un loup sauvage ne
ferait jamais, du moins pas de si près. Comme quoi, le loup n'a sa place qu'en
pleine nature et pas dans les chaumières.
Aux
Etats-Unis, de plus en plus de famille ont un loup comme animal domestique. La
situation est tellement fausse que l'on compte 250 000 loups qui vivent en captivité
contre seulement 2 500 qui survivent à l'état sauvage. Depuis 1986, neuf
enfants ont été tués par des loups domestiqués. Et combien de victimes pour nos
petits toutous adorés? Certaines personnes ajoutent encore que, les loups
apprivoisés sont moins dangereux que les chiens!!!
La loi américaine interdit d'être propriétaire d'un animal 100% sauvage, donc
en général, ces loups sont des hybrides à 80%.
À noter que ces loups ont la fâcheuse habitude de marquer leur territoire même
dans la maison, de se faire les dents sur les meubles et de hurler à la lune.
Ils sont aussi trop farouches pour monter la garde en votre absence. Et enfin,
ils risquent de mourir de désespoir, si vous les abandonnez. Ne vous laissez
pas prendre par l'envie d'acquérir un "Croc Blanc". Mais, par contre,
si vous aimez les loups, aidez les plutôt à vivre libres et sauvages.
a) Protection du loup :
Le 19 septembre 1979, la convention de berne déclarait l’espèce Canis Lupus protégée et déclarait d’indemniser les dégâts éventuels commis par cette espèce sur les troupeaux. En janvier 1990, la France adopte enfin cette résolution. Elle hésita longtemps, presque 11 ans, sous prétexte que n’ayant pas de loup sur le territoire national, elle n’avait pas à le protéger. Pourtant ne mobilisait-elle pas l’armée dès qu’un loup, inconscient des frontières, posait une patte sur son territoire, comme en 1954, en 1968, en 1971 – 1972 et plus récemment, en 1987 dans les Alpes.
Cette convention appliquée dès le 22 juillet 1993, interdit la capture, la détention, la destruction, la commercialisation et le transport du loup. Sa destruction est toutefois réglementée par l’article 9 : Le Ministère de l’Environnement l’autorise s’il n’y a ni nuisance à la race, ni d’autre solution que la destruction et si elle s’effectue de manière sélective !!!!
"Toute personne ayant détruit volontairement un loup encourt 6 mois de prison et une forte amende"
(art. L215-1 C. rural)
b) Indemnisation :
Dès le retour du loup, le Parc National du Mercantour créa un système d’indemnisation. Plus tard c’est le Ministère de l’Environnement qui dédommagea les éleveurs subissant des attaques. La France comptait une vingtaine de race de chiens protégeant les troupeaux des prédateurs. La disparition du loup a également fait disparaître leur utilisation. Aujourd’hui, le retour du loup relance le Patou (chien des Pyrénées qui ne craint pas les gros prédateurs comme le loup). Grâce à lui les dégâts sur les troupeaux sont presque inexistants.
9 / LA LOUVETERIE
Charlemagne créa la louveterie (813) afin d’encourager les battues et la destruction des loups.
Cette organisation perdure plus de mille ans, tant la résistance des loups est importante. Il faut confier le soin de débarrasser le pays de ces bêtes farouches à un corps de spécialistes que la guerre ou la moisson ne détourneront pas de ce devoir. Elle est financée par la Couronne jusqu’en 1787, date à laquelle elle est dissoute car considérée comme trop coûteuse (Révolution française). Napoléon la rétablit en 1804 avec, à sa tête, un « grand veneur ».
A des siècles de distance, Charlemagne, François 1er et Napoléon en sont les artisans. L’idée vint au premier, le second l’officialisa et après l’éclipse révolutionnaire, le troisième la ressuscita. Dès le IXe siècle, les luparii, chasseur de loup au temps de Charlemagne, et les louvetiers à leur suite menèrent une guerre incessante aux "bêtes rousses et noires", loups, renards, blaireaux, sangliers, chats sauvages. Réunis sous l’autorité du grand louvetier, maître de l’équipage du roi, officiers et sergents quadrillaient le domaine royal, veillant à la capture des loups, à la présentation des peaux, à la recherche en mai des portées et des louveteaux. Deux deniers par loup et trois deniers par louve, acquittés par chaque feu de village à deux lieues à la ronde de l’endroit de la prise valait salaire. A la charge du louvetier l’entretien de son équipage pour le seul plaisir de conduire la chasse à l’année.
De Charlemagne à la révolution, les louvetiers jouirent de privilèges conséquents :
Exemption :
- Du service militaire
- De la taille personnelle
- Du logement des gens de guerre
- Des patrouilles et corvées
Autorisation :
- Du port d’armes
- Des couleurs du roi
- Levée de primes
Le 8 fructidor (douzième mois du calendrier républicain, qui va du 18 ou 19 août au 16 ou 17 septembre du calendrier grégorien) an 12 (1804), Napoléon recrée des charges honorifiques de capitaine général, capitaine lieutenant et sergent de louveterie. Leur seule prérogative étant le droit de chasse à courre dans les forêts impériales deux fois le mois. C’est Louis XVIII qui fixera leur uniforme.
En 1966, l’assemblée Nationale décide de moderniser la louveterie, une institution qui existe encore toujours à l’heure actuelle, malgré la disparition des loups, avec de nouvelles fonctions, bien sûr, comme l’organisation de battues administratives aux nuisibles (renard, pie, corneille...) . Le personnel du corps des lieutenants de louvetrie est converti en 1971, en "auxiliaire de l’agriculture" et en "conseillers cynégétiques"
10 / LA DESTRUCTION DU LOUP
La participation du peuple à la destruction du loup, avant la libéralisation du droit de chasse ( Loi du 3 mai 1844), était généralement occasionnelle, intervenant dans le cadre d’une battue, ou celui d’une rencontre fortuite. Mais pour certains l’occasion devint régulière, dès lors que le loup jouit d’un statut spécial permettant sa destruction par tous. S’ils obtinrent parfois de leur seigneur une commission de chasseur et le fusil qui l’accompagne, la valeur allouée pouvait être suffisante pour courir les bois de préférence au travail de manœuvre ou de fermier. Après la Révolution, la chasse n’est plus réservée à l’aristocratie. L’augmentation des primes donne à tous du cœur à l’ouvrage : un cadavre de loup accorde une prime équivalente à plus d’un mois de salaire pour un ouvrier agricole ! L’homme déploie alors un impressionnant arsenal meurtrier : arcs, flèches, arbalètes puis fusils de plus en plus performants, battues, trappes, poisons et une foule d’autres moyens rivalisant d’inventivité, d’originalité et surtout de cruauté.
a) Cette chasse a tous les caractères de la destruction :
Lutter contre le loup fut un problème majeur que les Etats mirent plusieurs siècles à résoudre. A qui revient la palme ? Au début du XIX ème siècle, les gardes-chasse polonais recherchent les lovières et coupent à chacune des loupiotes une des pattes avant. La plaie guérie, ces bêtes infirmes restent dans le pays, attirant au temps du rut les loups des forêts voisines, qu’il suffit alors de tuer. Les piégeurs préfèrent choisir la nourriture comme appât. Dissimulée au sein de boulettes de viande, une longue aiguille de métal souple et résistante, aiguisée aux deux extrémités, roulée et qu’un tendon retient. Le loup avale l’appât, le tendon est digéré, libérant l’aiguille qui inflige les dégâts et la souffrance que l’on imagine. Rien ne fut trop cruel, ni trop meurtrier.
b) Primes, poisons et pièges :
Toute extermination est passée par là. La prime donne du cœur à l’ouvrage, piège et poison accomplissent la besogne. C’est un arsenal de l’horreur. Trappe, chausse-trappe, fosse à loup, hausse-pied, lacet, collet, poche à filet, assommoirs, dards perforants, appâts à aiguille, verre pilé, viande empoisonnée à l’arsenic ou la strychnine, piège à mâchoire, hameçon à loup. Il est rentable de tuer le loup ; la peau se vend bien et les Etats offrent à tous ceux qui fournissent la preuve de leur capture une somme d’argent. Elle varie selon la bête, plus forte pour une louve pleine que pour une louve, un loup ou des louveteaux. Les Etats paient aussi pour la destruction des portées et la somme la plus forte qu’ils versent va au chasseur ayant abattu un loup enragé ou mangeur d’hommes.
c) De l’URSS aux USA, comment traquer la bête :
Que le loup soit tué pour sa fourrure ou afin de percevoir les primes versées par les gouvernements, les populations indigènes de la Russie, du Canada et des Etats-Unis ne manquaient pas de moyens pour le détruire. Les Kirghizes chassaient à l’aigle dressé. L’oiseau de proie, après avoir repéré un loup, le survolait un instant, puis se laissait tomber sur son dos. De ses serres puissantes, l’aigle assurait sa prise avant de museler la bête cherchant à se dégager. Le chasseur à cheval achevait la capture.
Les Comanches, cavaliers hors pair, prenaient les loups au lasso et les tuaient à la lance. Ces chasses indigènes pour être efficaces ne revêtaient pas un caractère systématique. Le loup était traditionnellement trop important, bien que sa fourrure soit recherchée. A l’arrivée des colons, un système plus strict se mit en place dans l’optique de l’extermination. Il passait par l’intéressement financier des chasseurs : primes versées dés 1630 dans le Massachusetts et 1632 en Virginie. A l’exemple du vieux Continent, ils brûlèrent des forêts, empoisonnèrent, firent des battues, détruisirent les portées, engagèrent des chasseurs professionnels.
11 / LES MONTREURS DE LOUPS
Avant l’instauration de primes pouvant être perçues par tous, la destruction de loups ou de portées donnait droit à "la quête du loup" pratique qui prit un fort caractère de mendicité dès que la rémunération devint systématique, sous Louis XVI. Mais dans la Monténégro, en Yougoslavie, elle eut une autre valeur : en période de carnaval, des groupes d’hommes, les "Vukari" faisaient la tournée des villages avec une peau de loup, chantant et attendant des présents. En France, à Loupian, l’effigie d’un loup gigantesque est encore promenée dans les rues pour recueillir des dons, à l’occasion des fêtes locales.
Partout en Europe, le loup est chassé ; on le craint, on le tue. Mais quelle joie de voir la dépouille du fauve vaincu ! Les chasseurs la promènent de village en village, racontant leurs exploits avec force gestes et cris. La lutte acharnée de l’homme contre la "bête sanguinaire". Ils reçoivent de chacun des œufs, un poulet, quelques pièces…. En 1439, le loup qui fit trembler les Parisiens, Courtaut" fut mis en une brouette, la gueule ouverte, et mené parmi Paris". En 1935, à Berlin, la foule se presse un montreur de loup montre un loup timide et apeuré, le loup au collier de fer se tapit sur ses jarrets : oreille baissées, il raidit son corps sous ces mains qui l’effleurent ; la queue entre les pattes, il baisse le nez, noyé par l’odeur de l’homme. Les cris des enfants simulant la frayeur, la senteur fade des nourrissons que les femmes serrent contre elles, le rire gras et trop fort des hommes fier de le voir enchaîné ; partout où passe la petite caravane la scène est rejouée. Le montreur demandera à la foule quelques piécettes, c’est la coutume.
12 / MYTHES ET CROYANCES
Inspirant crainte et respect, le loup incarne le bien et le mal selon les pays, les époques et les croyances.
a) La peur du loup :
C’est le Christianisme qui a associé le loup au diable, bras vengeur de Dieu punissant les populations locales pour leur manque de foi. Autrefois, les civilisations de chasseurs s’identifiaient au loup en s’inspirant de sa structure sociale et de ses techniques de chasse.
b) Croyance :
Kaïla,
Dieu du ciel chez les Esquimaux, leur offrit le caribou pour gibier. Puis, il
leur envoya l’esprit du loup (Amarok) pour régulariser sa carence. Turcs et
Mongols lui donnent un caractère céleste en vénérant le loup bleu, ancêtre de
Gengis Khan (Gengis Khan, né Temüjin, (né vers 1162, mort en 1227 à Qingshui, dans l'actuel Gansu) fut le premier
empereur (khan) mongol.
Il utilisa son génie politique et militaire pour unifier les tribus turques et
mongoles de l'Asie centrale et ainsi fonder son
empire, le plus vaste de tous les temps. Il mena pour cela la conquête de
la majeure partie de l'Asie,
incluant la Chine, la Russie, la Perse, le Moyen-Orient
et l'Europe de l'Est. Son petit-fils, Kubilai
Khan, fut le premier empereur de la dynastie
Yuan en Chine).
Chez les Iroquois, il fait figure de passeur d’âme.
c) Le loup est associé à l’image de fertilité en dévoilant la véritable nature de la femme chez les Grecs et les Romains. Les femmes stériles l’invoquent pour procréer (en Anatolie : 96% de la Turquie actuelle), et il stimule la virilité (chez les Lakoutes en Sibérie).
d) Le loup représente la lumière en Chine et en Egypte ; chevauché par Hyrrokkin (déesse du Feu)dans la mythologie germanique, il est aussi attelé au char solaire de Zeus. Mais en France, le loup avale la caille, symbole du soleil.
e) Du loup on retient aussi la gueule. En France, être avalé par le loup n’est pas forcément une horreur : en ressortir, c’est d’avoir subi une initiation vers la lumière.
Nommer le loup le faisait apparaître, alors on le baptise "Jean" (Languedoc), "Guillaume" (Bretagne), "Gabriel" (Forez), "Pied déchaussé" (Provence) ou "patte grise" (Nord).
f) Rites et Coutumes :
"Avoir vu le loup" était signe de maturité chez l’homme, et de sexualité chez la femme, dont la virginité était alors mise en doute.
Vu par le loup, l’homme perdait son humanité (sa voie), et inversement, le loup sa bestialité (son haleine). Le masque de velours noir du Carnaval correspondait à l’un de ces jeux de rencontre où il était essentiel de voir avant d’être vu.
En Europe on exorcisait le danger en jouant de la vielle , du violon ou de la cornemuse. Comme on croyait le loup et l’agneau ennemis, on utilisait la peau de l’agneau pour la cornemuse et ses boyaux pour les cordes du violon et de la vielle pour repousser le loup.
g) Pharmacopée :
Le loup faisait office de remède : son œil droit salé et lié au bras soignait la fièvre ; un breuvage, fait de son membre génital et du poil de ses yeux, bu à son insu par la femme préservait de l’infidélité ; ses excréments guérissaient les maux d’yeux, ou, mêlé à du miel, soignait l’épilepsie ou donnait du courage ; ses intestins desséchés étaient utilisés contre la colique venteuse ; son foie pulvérisé contre l’hydropisie et la phtisie ; sa chair bouillie dans l’huile soulageait la goutte ; jarretière taillé dans son cuir faisait courir plus vite ; sa t^te pendue aux portes des maisons, servait à résister à tous les charmes et empoisonnements ; sa peau préservait des poux, punaises et autres vermines ( ces insectes fuyaient le loup !!!! ) ; la poudre de sa tête guérissait les maux de dents…………..
13 / POPULATIONS
A / Europe
PAYS |
NOMBRE |
STATUT |
OBSERVATIONS |
SCANDINAVIE |
62 - 78 |
augmente |
|
FINLANDE |
120 |
stable |
Chassé dans 2 districts sur 3 |
GROENLAND |
‹ 75 |
? |
Protégé dans 90 % de sa distribution |
HONGRIE |
‹ 50 |
stable |
Protégé |
POLOGNE |
1000 |
augmente |
Chassé toute l’année sur 1 district |
REPUBLIQUE TCHEQUE |
5 - 10 |
augmente |
Protégé |
SLOVAQUIE |
350 – 400 |
stable |
Saison de chasse |
GRECE |
150 - 300 |
diminue |
Pas de protection |
TURQUIE |
Pas d’infos |
diminue |
Pas de protection |
PORTUGAL |
350 |
stable |
Protégé depuis 1989 |
ESPAGNE |
1500 – 2000 |
stable |
Chassé dans certaine province, protégé dans d’autres |
FRANCE |
20 - 40 |
augmente |
Protégé depuis 1993 |
ITALIE |
500 – 1000 |
augmente |
Protégé depuis 1976 |
ALBANIE |
250 |
augmente |
Pas de protection |
BOSNIE HERZEGOVINE |
‹ 400 |
diminue |
Pas de protection |
BULGARIE |
800 – 1000 |
diminue |
Pas de protection |
CROATIE |
50 – 100 |
stable |
Protégé depuis 1995 |
MACEDOINE (ANCIENNE YOUGOSLAVIE) |
› 1000 |
augmente |
Pas de protection |
ROUMANIE |
2500 |
augmente |
Saison de chasse |
SLOVENIE |
50 - 100 |
augmente |
Protégé depuis 1990 |
SUISSE |
5 |
|
Protégé |
LIECHTENSTEIN |
? |
|
|
AUTRICHE |
? |
|
Protégé, excepté dans la province de Vienne |
ALLEMAGNE |
5 - 10 |
stable |
Protégé |
TCHEQUE |
20 |
|
|
SLOVENIE |
50 - 100 |
|
|
BOSNIE |
800 |
|
|
BULGARIE |
800 - 1000 |
|
|
NORVEGE |
5 - 10 |
|
|
SUEDE |
45 - 60 |
|
|
FINLANDE |
150 |
|
|
TOTAL MINI / MAXI |
11107 /12928 |
|
|
B / Canada
PAYS |
NOMBRE |
STATUT |
OBSERVATIONS |
COLOMBIE BRIT et YUKON |
8000 |
stable |
Chassé pour la fourrure |
NORD OUEST et NUNAVUT |
5000 - 15000 |
stable |
Chassé pour la fourrure |
ALBERTA |
4000 |
stable |
Chassé pour la fourrure |
SASKATCHEWAN |
? |
stable |
Chassé pour la fourrure |
ONTARIO QUEBEC |
10000 |
stable |
Chassé pour la fourrure |
ILE DE NEWFOUNDLAND |
Eteint depuis 1911 |
|
|
LABRADOR |
150 |
stable |
Chassé pour la fourrure |
CANADA |
50000 - 60000 |
stable |
|
TOTAL MINI / MAXI |
77150 / 97150 |
|
|
C / Etats-Unis
PAYS |
NOMBRE |
STATUT |
OBSERVATIONS |
ALASKA |
5000 - 8000 |
stable |
Chassé du 01/10 au 30/04 |
IDAHO |
141 |
augmente |
Protégé - réintroduit |
MINNESOTA |
2245 |
augmente |
Protégé recensement 97/98 |
MICHIGAN |
174 |
augmente |
Protégé |
ISLE ROYALE |
25 |
stable |
Protégé |
WASHINGTON |
En recolonisation |
augmente |
Protégé |
MONTANA |
63 |
augmente |
Protégé |
WISCONSIN |
197 |
augmente |
Protégé |
YELLOWSTONE |
118 |
réintroduit |
Protégé |
ARIZONA NEW MEXIQUE |
22 |
stable |
Protégé |
MEXIQUE |
Quelques individus |
|
Protégé |
TOTAL MINI / MAXI |
7985 / 10985 |
|
|
D / Asie
PAYS |
NOMBRE |
STATUT |
OBSERVATIONS |
CHINE |
6000 |
? |
|
COREE DU NORD |
Pas d’information |
? |
Pas d’information |
COREE DU SUD |
Pas d’information |
? |
Pas d’information |
MONGOLIE |
30000 |
? |
Chassé toute l’année |
BHOUTAN |
Pas d’information |
diminue |
Protégé |
INDE |
2000 - 3000 |
diminue |
Protégé depuis 1972 |
NEPAL |
Pas d’information |
? |
Pas d’information |
TOTAL MINI / MAXI |
38000 / 39000 |
|
|
E / Proche et Moyen Orient
PAYS |
NOMBRE |
STATUT |
OBSERVATIONS |
IRAK |
Pas d’information |
? |
Pas d’information |
ISRAEL |
150 |
diminue |
Protégé depuis 1954 |
JORDANIE |
200 |
diminue |
Pas de protection |
LIBAN |
10 |
diminue |
Pas de protection |
SYRIE |
200 – 500 |
diminue |
Pas de protection |
EGYPTE |
30 |
diminue |
Pas de protection |
ARABIE SAOUDITE |
600 – 700 |
diminue |
Pas de protection |
KOWEIT |
? |
? |
|
BAHREIN |
? |
? |
|
EMIRATS ARABES |
? |
? |
|
PENINSULE ARABIQUE |
300 |
diminue |
Pas de protection |
AFGANISTAN |
1000 |
diminue |
Non protégé |
IRAN |
1000 |
diminue |
Saison de chasse |
PAKISTAN |
Pas d’information |
diminue |
Non protégé |
TOTAL MINI / MAXI |
3490 / 3890 |
|
|
F / Total Monde
Le nombre de loups indiqué ci-dessous n'est qu'une indication approximative. En effet, il est difficile de comptabiliser les loups sur tout un territoire. Les scientifiques eux-mêmes ne sont parfois pas d'accord sur les estimations d'un même pays.
C’est bien évidemment un chiffre moyen et approximatif, mais certainement minoré, puisque certains pays ne donne pas d’information sur leur comptage. D’autre part ces chiffres date de 1998, et on donc certainement bien évolué depuis. Dans quel sens ?????????
TOTAL MINI / MAXI |
137730 / 163950 |
Un autre site annonce 350 000 individus, il est vrai que c’est une très forte baisse par rapport au 18 eme siècle ou les Etats Unis avait environ 400 000 individus pour environ 10000 aujourd’hui, mais avec la protection actuelle, il n’est pas en voie de disparition.
14 / Documents CORA
Vous trouverez ci-joint 3 documents tirés du journal Nouv’ailes N° 135 de novembre 2001 du CORA, que j’ai trouvé extrêmement intéressants.
1 / voici un bref aperçu de mon mémoire que j’ai réalisé pour le compte du CORA Isère, sur le thème " La gestion du loup, son statut juridique et social en Europe Occidentale ",
En effet le loup est revenu naturellement voici 9 ans en France et 6 ans en Suisse (par rapport à la date ci-dessus). L’espèce a en revanche toujours été présente en Italie, en Espagne et au Portugal. Les textes Européens protègent le loup, mais ses droits, de même que ceux des éleveurs, varient d’un pays à l’autre.
a) Les droits du loup
Dans certains pays d’Europe, Canis Lupus est protégé depuis longtemps : en Italie, sa protection totale date de 1976. Grâce à elle, le noyau de la population, qui comptait une centaine d’individus cantonnés alors aux Abruzzes, compte désormais 400 à 500 individus qui se répartissent depuis la pointe de la Calabre en Italie du Sud jusqu’aux Alpes proches de la Suisse, et s’étirant tout le long de la chaîne des Apennins. Leur existence est assez bien acceptée grâce au travail de longue haleine du Parc National des Abruzzes (La Région des Abruzzes (Regione Abruzzo en italien), plus couramment appelée les Abruzzes, est une région d'Italie centrale, née de la scission, le 27 décembre 1963 d'avec la région de la Molise, qui fait d'elle l'une des régions les plus récentes de la Péninsule. Sa capitale est la ville de l'Aquila. La région des Abruzzes est considérée comme une partie du Mezzogiorno, c'est-à-dire du Sud de l'Italie. Dans cette région montagneuse, on trouve beaucoup de petits villages datant du Moyen Âge), et du WWF-Italie (Fondo Mondiale per la Natura La piu' grande organizzazione per la conservazione della natura. Approfondimenti e news su ambiente, natura, animali, oasi, vacanze).
Au Portugal, la loi dite " loi de protection du loup ibérique " date de 1988 (la clarté de ce titre de loi est à noter !). Le Groupe Loup du Portugal (Grupo Lobo) a fait beaucoup pour sa réhabilitation face à l’hostilité traditionnelle de l’opinion publique. Aujourd’hui le pays possède 200 à 300 loups.
Dans d’autre pays d’Europe, la situation est plus mitigée. En France, ainsi qu’en Espagne et en Suisse, bien que l’espèce soit protégée par les textes Européens signés par ces pays, des dispositions nationale ou locales peuvent nuancer cette protection.
En France, des " autorisation de capture ou de destruction " peuvent être données dans certaines conditions. Celles-ci sont décrites dans le nouveau " Protocole visant à réduire le nombre d’attaques de loups (ou de chien) sur les troupeaux domestiques ". La dernière version de ce protocole date de juin 2001 et a été élaborée par l’Etat, (plus ou moins) en concertation avec les acteurs locaux tels que les éleveurs, l’administration et les associations de protection de la nature. Les conditions d’intervention sont les suivantes : deux ou trois mesures de protection du troupeau doivent être opérationnelles (chien de protection, présence de berger et regroupement nocturne). De plus, si dans un même troupeau et dans une période de trois semaines consécutives, sont constatées 3 attaques de loup faisant au moins 18 victimes (mortes ou blessées), une intervention sera envisagée. Elle peut aller de l’effarouchement jusqu’au tir de l’animal.
Les Suisses ont eux aussi adopté un " quota " de victimes au-delà duquel ils considèrent que les dégâts dus au loup sont " intolérables " : s’il tue, dans une année, plus de 50 proie domestiques dans un canton (l’équivalent de deux ou trois de nos départements), l’Office Fédéral de l’Environnement des Forêts et du Paysage (OFEFP) peut octroyer une autorisation de tir. Les autorités n’hésitent pas à faire usage de cette compétence. En effet, depuis 1995, les quelques loups dont la présence a été révélée se sont presque tous fait tuer : lorsqu’il ne s’agit pas d’un chasse-neige ou d’un braconnier, c’est un garde-chasse habilité qui lui tire dessus.
En Espagne, la situation varie d’une province à l’autre : en Asturies et en Cantabrie, l’espèce est classée " chassable " ou " gibier " et l’administration peut organiser des battues ou autoriser le tir de loups au cours de chasse aux sangliers. Par contre,dans les provinces au sud du fleuve Duero, comme en Extrémadure, l’espèce est strictement protégée, étant donnée la faiblesse de la population locale. Malheureusement, vu les effectifs de l’ensemble du pays (1500 à 2000 loups), on ne pourrait pas raisonnablement classer l’espèce en " voie d’extinction ", contrairement au Portugal et à la France.
b) Les indemnisations des éleveurs
L’acceptation sociale du loup par les principaux intéressés, à savoir les éleveurs ovins, passe en grande partie par le prix que la société veut bien leur payer pour que leurs exploitations restent économiquement viables malgré la présence du grand prédateur. Il s’agit de leur donner les moyens de se protéger et de les indemniser.
En France, actuellement, le deuxième programme Life Loup permet entre autres choses de financer avec des fonds Européens la moitié des indemnisations des dégâts dus aux loups. L’autre moitié est prise en charge par l’Etat. A l’issue du programme Life, en mars 2003, espérons que, comme au Portugal, l’Etat prendra à sa charge la totalité la totalité de ces frais. Les indemnisations sont consentis parfois même dans le doute : lorsqu’ " aucun éléments(ne permet) de déterminer la cause de la mortalité " ou " qu’il n’y a pas d’éléments permettant d’écarter le loup ". Ces dédommagements sont accordés même dans le cas où des éleveurs n’ont pas pris de mesures de protection.
Etabli en septembre 1999, le tableau suivant dresse un bilan des attaques de loups et des indemnisations accordées.
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Source : ministère de l'agriculture et de la pêche.
Au Portugal, l’Etat étant responsable des dommages causés par le loup ibérique doit indemniser les victimes. Mais le département responsable des ressources naturelles doit prouver que le loup est effectivement mis en cause.
En Suisse, se sont les cantons qui doivent régler les indemnisations des dégâts dus à la faune sauvage, mais en ce qui concerne ceux dus aux loups, l’Etat aide les cantons à hauteur de 80 %. La preuve de la mise en cause du loup doit cependant être apportée par l’éleveur. Elle est difficile à apporter lorsqu’il ne monte pas souvent dans les alpages. Le montant des indemnisations est considéré comme équitable.
En Italie, les indemnisations sont normalement prises en charge au niveau régional. Toutefois, dans certaines régions, les lois correspondantes n’ont pas encore été édictées. C’est le cas dans le Piémont où, pour pallier ce manque, le WWF – Italia avec l’aide d’une fédération régionale d’éleveurs, a crée un fond provisoire d’indemnisation.
En Espagne, l’indemnisation dépend principalement du propriétaire du terrain sur lequel sont survenus les dommages. Si le terrain est géré par l’administration, il y aura indemnisation. Par contre s’il appartient à la société de chasse locale, tout se règle entre éleveurs cotisants : chacun considère que le montant qu’il devrait payer aujourd’hui pour ses collègues sera celui que ses collègues payeront demain pour le rembourser des pertes qu’il aura subi. Bref, dans ce cas, personne ne paye rien à personne. Quand à l’administration, beaucoup considèrent qu’elle ne rembourse pas équitablement les dégâts.
Comme on peu le voir, les systèmes d’indemnisations varient selon les pays et les mœurs. On peut considérer que celles consenties aux éleveurs français sont plus faciles d’accès. Quand au loup, s’il lui prenais l’envie de " voyager ", je lui conseillerais plutôt de " visiter " le Piémont en Italie ou bien la région de Bragança, au Portugal plutôt que celle de Berne ou d’Oviedo en Espagne !
Solène CONGAR, stagiaire au CORA Isère
Présenté le mercredi 14 novembre 2001.
2 / Entre loup et moutons : chantier d’écovolontariat aides-loups / aides-bergers
C’est par les associations " A pas de loup " et le" Groupe Loup France ", que j’ai pu passer trois semaines en Maurienne, chez un éleveur. Mon rôle était de dormir auprès du troupeau la nuit, tout en surveillant d’un œil que tout était calme. Un soir dans ma tente je pensais à cette guerre faite aujourd’hui au loup, et je songeais à ce que j’avais lu dans l’ouvrage de Jim Brandenburg sur la nature de la relation qui a autrefois existé entre les hommes et les loups.
Il y a 12000 ans (mais probablement plus : 20 à 30000 ans) le loup et l’homme scellaient un pacte, bénéfique pour les deux espèces. Cette relation a pu être si profitable qu’elles sont devenues aujourd’hui les deux espèces de mammifères les plus largement répandues sur terre.
Les loups suivaient certainement les hommes alors " chasseurs-cueilleurs " à la chasse, armés d’outils rudimentaires ne permettant pas la mise à mort systématique du gibier. Les loups trouvaient des proies blessées, vulnérables. Pour les hommes, les loups achevaient des proies qui leur auraient échappées. Même si presque toutes les parties de la carcasse devaient être mangée ou utilisées, les morceaux rejetés nourrissaient les loups.
Cette relation symbiotique facilitait la chasse aux loups, en supprimant les aléas d’une chasse ciblée sur le gibier malade ou vieux. L’homme et le loup cohabitaient donc dans le même milieu et se toléraient mutuellement. L’animosité actuelle n’existait pas, sinon, les hommes aurainet tenté de tuer les loups et non de les adopter. De cette relation d’inter-dépendance est née le loup-chien puis le chien, Canis familiaris, permetant la protection de la famille contre les prédateurs ainsi qu’une aide efficace à la chasse.
Mais aujourd’hui, en France, le loup est revenu et il est en concurrence avec l’homme et ses biens : les troupeaux. Pendant une cinquantaine d’années, les bergers et éleveurs ont vécu sans prédateur, hormis les chiens divagants qui tuent en somme de l’ordre d’une dizaine de milliers de brebis par an, alors que le loup de l’ordre de deux mille.
Ma motivation pour faire ce stage tenait en plusieurs points : tout d’abord, participer concrètement à un rapprochement bergers / éleveurs et " écolos de la ville " sur ce sujet si sensible et passionnel qu’est la présence du loup. Je voulais leur montrer que les " écolos " n’ont pas les yeux fermés sur leurs problèmes et tentent contrairement à ce que veulent nous faire croire parfois les médias, de mettre en place une cohabitation, inévitable puisque le loup est un animal protégé et que les alpages ne se videront pas de leurs brebis ! Les discutions et les échanges sont plus favorables dans ce contexte puisqu’ils ont en face d’eux des interlocuteurs certes de l’autre camp, mais qui ont fait la démarche de venir " dans leur monde ". Bien sur nous n’avons pas le même avis sur le droit du loup à vivre à l’état sauvage. En fait, pour ma part, les bergers et bergères que j’ai rencontré étaient majoritairement des jeunes (25-30 ans) faisant ce métier par choix, par amour de ce travail, mais également de la Nature. Pour eux, le loup a donc naturellement sa place au sein des montagnes et il est parfaitement logique qu’il préfère s’attaquer au plus facile.
En revanche, l’éleveur n’avait pas le même discours (il veut bien accepter la présence du loup dans les montagnes…) parce qu’il possède 6 troupeaux d’environ 1500 b^tes, répartis autour du lac de Grand Maison, et a eu des attaques à plusieurs reprises les années précédentes. Cette année, des attaques ont eu lieu sur des alpages " voisins " (comme on peut être en montagne !). Il ne possède pas de chiens de protection, la mise en place l’année précédente ayant été un échec (situé au col du Glandon, le jeune chien ne restait plus avec le troupeau mais partait avec les touristes.
Par cette expérience, je voulais également connaître un peu mieux ces professions et leurs conditions de travail et de vie. Nous avons beau être informés et suivre de près ce qui se passe dans les alpages entre troupeaux et loups… il reste que se sont les bergers qui sont DIRECTEMENT confrontés au problème. Ils vivent jours et nuits en montagne, par tous les temps et toutes les conditions, alors que choisissons le jour de beau temps pour notre randonnée et retrouvons notre douche chaude le soir. J’ai pu me rendre compte de la véritable nature du travail de berger : attention, patience car il faut respecter le rythme des bêtes, endurance, force (lors des soins) mais aussi solitude, et résistance à toutes les conditions météorologiques en altitude.
Mais l’intérêt principal d’un tel stage est, je crois, de se rendre compte sur le terrain des problèmes concrets que cause la présence du loup. En effet, il ne suffit pas toujours de parquer, de disposer de chiens de protection, comme nous avons tendance à le croire
" vu d’en bas " . C’est parfois tout simplement impossible à faire (nature du terrain, alpages difficiles d’accès, mauvais déroulement de l’éducation des chiens…) ou voué à l’échec.
Bien sûr, le retour du loup n’est que la goutte d’eau qui fait déborder le vase : baisse du prix de la viande, baisse de la production française, dévalorisation du métier… Si la présence du loup impose une surcharge de travail au berger, il n’est pas responsable de tous les maux du métier !
Naturalistes et défenseurs du loup, ayons l’esprit ouvert sans pour autan renier l’admiration et l’amour que nous avons pour le loup. Mais je dois avouer que seule, isolée sur l’alpage, lorsque les brebis s’agitaient par temps de brouillard…. Je l’aimais mois le loup ! La tension est parfois présente, les formes inquiétantes, le mouvement du troupeau semble inhabituel…. J’ai alors vraiment compris ce que j’avais déjà entendu dire : la tension, la fatigue et la peur, alimentées par des " histoires de loups " sont vraiment un bon cocktail pour que la paranoïa s’installe (par exemple, sur un alpage voisin, des chasseurs ont dit avoir trouvé un agneau égorgé par un loup. En fait, il s’agissait que d’un renard ayant mangé un agneau déjà mort…). Les bergers et les bergères que j’ai rencontrés savent, de par leur formation dans une école de bergers ou par leur culture personnelle (lecture, conférences…), la véritable nature du loup et son comportement. Moi de même. Mais malgré cela, parfois les doutes surviennent : est-ce que le loup n’attaque VRAIMENT pas l’homme ? A-t-il VRAIMENT peur de moi et de mon odeur ? S’il venait, est-ce que je le ferai VRAIMENT fuir ? Heureusement ces incertitudes disparaissent avec l’aube…
Nous étions cet été 2001, 25 éco-volontaires répartis dans l’arc alpin (Mercantour, Vercors, Maurienne) et pendant presque toute l’estive (juillet à octobre) alors que les années précédentes, le stage ne comptait seulement qu’une petite dizaine de volontaires. Cela signifie que c’est par une demande des éleveurs que ce nombre a augmenté. Le bouche à oreille a fonctionné et cela ne peut être que mieux pour les relations entre protecteurs du loup et bergers/éleveurs…. Mais surtout pour le loup.
Mireille Lattier
3 / J’ai croisé le loup
Les deus jours passés tout récemment dans le Queyras, avec le CORA Isère, m’ont convaincu d’écrire quelques lignes sur ma rencontre avec un loup au printemps dernier dans le massif de Belledonne sur la commune de la Ferrière.
Il faut remonter au dimanche 20mai 2001. La matinée était très belle. Une randonnée ornithologique m’avait conduit, au-dessus du Pleynet, du chalet des fanges, à 1600 m, jusqu’au Grand Rocher à 1926 m, par le col du Merdaret (carte IGN 3334 Est). Pour confirmer les contacts obtenus tôt le matin (Pinsons des arbres, Grives musiciennes, Grives draines, Merles à plastron,….) je suis rentré par le même itinéraire.
Je marchais donc, du nord vers le sud, sur le sentier du Grand Rocher vers le col du Merdaret en suivant approximativement la ligne de crête qui sépare la vallée du Haut-Bréda du vallon de Theys. A 11h50 précises, à l’altitude de 1858 m, alors que j’abordais un lieu référencé La Frey sur ma carte, j’étais encore caché par un monticule rocheux, à l’instant précis où " j’émergeais "au-dessus du monticule j’ai vu un loup, juste devant moi, à 25mètres environ.
Il se déplaçait de l’est vers l’ouest à allure déterminée mais peu rapide (il trottait fermement). Il coupait le sentier perpendiculairement, au travers d’une petite pelouse, large d’environ 80 mètres, sans cachette possible. Il semblait sortir du petit vallon, très pentu, bordant le ruisseau le Vaugelas versant est, coté Bréda. Il se dirigeait clairement tout droit en direction du versant ouest coté Theys. Nous nous sommes vus exactement au même moment, aussi surpris l’un que l’autre, mais ni l’un ni l’autre effrayés. Je me suis immobilisé. Le loup, lui, a préféré accélérer très légèrement son allure ; il a conservé exactement sa direction droit devant lui ; ses oreilles, déjà couchées à l’arrière se sont totalement plaquées ; tout l’ensemble de son corps s’est abaissé et allongé sensiblement, il a pointé sa gueule le plus loin possible horizontalement vers l’avant. Cinq à six secondes pour voir mon émotion s’apaiser. Etrange sensation : cette certitude instantanée et absolue d’être en présence d’un loup ; et si c’était un chien errant ? Je n’ai qu’une réponse grossièrement irrationnelle, à la limite du ridicule : ce n’était pas un chien errant parce que c’était un loup ! Une certitude " échappe " à toute argumentation tant elle se révèle évidente.
La confusion m’a paru impossible !
Revenu à la réalité j’ai noté quelques points :
" L’ANIMAL "
- m’a paru très long : environ 1,5 fois la longueur d’un chien berger-allemand,
- m’a paru de couleur gris moyen tirant légèrement sur le beige,
- m’a paru avoir une queue longue et touffue avec une petite tache très sombre,
- m’a paru avoir une gueule fine portée très loin horizontalement vers l’avant.
Pourquoi le doute ne m’a t’il pas effleuré ? Je n’avais pourtant jamais encore observé de loup en liberté à l’état sauvage ; peut-être les visites dans les parcs animaliers comme Courzieu ou Peaugres ? Peut-être les très nombreux documentaires traitant des loups sauvages ? Peut être la confusion est-elle tout simplement impossible ? Ai-je été victime de mon imagination, d’une obsession ? D’un fantasme, Non ! Le loup ne m’a jamais préoccupé ; je n’ai jamais " rêvé " voir un loup en liberté ; le retour récent des loups dans nos montagnes m’intéresse mais ne " m’habite " pas…
Je souhaite à chacun d’entre vous de vivre ces quelques instants intenses et inoubliable.
NB/ J’ai appris, depuis cette date, qu’un loup a été vu plusieurs fois sur les pentes de la vallée de Haut-Bréda.
Michel Jayet-Gendrut
15 / REPORTAGE
a) Les dégâts :
Finalement, ce qui compte le plus pour les Français, c'est de savoir précisément quelles sont les conséquences de la présence du loup sur le territoire. Quel impact et quel coût ? Dégâts chiffrés et analyse des résultats.
Coût et ampleur des dégâts du loup
Le retour du loup a déjà causé de nombreux dégâts dans les zones d'élevage qu'il a recolonisées. C'est bien là le noeud du problème. Depuis son retour, le loup a été accusé de la mort de plus de 5 000 victimes. Les moyens de protection à mettre en oeuvre coûtent cher également. Un budget doit aussi être investi dans la recherche. Si le coût du retour du loup représente peu de choses pour l'Etat français, il se paye parfois très cher pour les éleveurs qui exercent dans une "zone à loups". Mais c'est bien à l'Etat qu'il revient de prendre en charge ces coûts. Le retour du loup en France a un prix qui ne peut être payé par les seuls éleveurs. Les exemples de l'Italie et de l'Espagne montrent que la France pourrait même rentrer dans ses frais en faisant du loup un label pour les produits locaux et une attraction touristique.
b) Parole de berger
Michel Barengo
"Je dors avec mon troupeau pour flinguer le loup" Eleveur de 1600 moutons dans le Mercantour
La mondialisation et la politique agricole commune
(PAC) ont forcé les éleveurs à pratiquer un élevage de grande envergure. 1600
moutons sont nécessaires à M. Barengo pour avoir un troupeau suffisamment
subventionné pour concurrencer le mouton de Nouvelle-Zélande. Difficile à
gérer. Surtout en présence du loup. Malgré ses chiens et ses efforts, M.
Barengo est convaincu que son meilleur moyen de protection est sa carabine. Il
est l'un des trois éleveurs les plus touchés par les attaques de loup dans le
Mercantour, avec plus de 600 moutons tués en 10 ans.
Avez-vous subi des attaques de loup ?
Oui. De nombreuses attaques de loups, depuis décembre 1994.
Cela doit se chiffrer à plus de 400 brebis constatées. Après, il y a celles
qu'on ne retrouve pas. Nous, on les comptabilise mais on n'est pas dédommagés.
Vous avez reçu des indemnités ?
Oui, mais justement, on est indemnisés uniquement dans le
cadre du constat qui est fait sur le terrain. Donc, on indemnise seulement les brebis
retrouvées qui ont des traces de morsures ou qui sont consommées. Mais, par
contre, toutes les brebis qui sont consommées dans un coin isolé ou dans un
vallon encaissé, si on ne les retrouve pas, forcément, on peut pas prouver à
l'administration qu'elles ont disparu sous le coup du loup. Elles ne sont pas
prises en compte.
Les indemnités ne sont pas suffisantes ?
Photo: B. Moriamé
Que l'on me dise "tu fermes ta gueule parce qu'on t'indemnise", moi ça ne me convient pas. Quand je garde une brebis, c'est parce que je sais qu'elle est adaptée. Elle a été élevée chez moi. Elle correspond à des critères de rusticité. Si on me paie une nouvelle brebis, je perds déjà deux ans pour qu'elle s'adapte et, à la limite, cette brebis, elle ne s’adaptera jamais chez moi. Ses agneaux, nés dans le troupeau, s'adapteront. Mais les brebis de l'extérieur ont du mal à s'adapter. De plus, on va me dédommager la valeur à la vente de la brebis mais on ne va pas prendre en compte tout le manque à gagner qui se serait dégagé au cours de la carrière de la brebis : c'est-à-dire qu'on ne va pas me payer les 6 ou 7 agneaux qu'elle m'aurait faits.
c) Censure de l’Etat
LETTRE
OUVERTE AU PARC NATIONAL DU MERCANTOUR
ET AUX POLITICIENS QUI LE DIRIGENT
Censure de l’État français sur ce site et sur le loup
NOTE PRÉALABLE - Rappelons que la question essentielle de ce site était : « Pourquoi la situation vis-à-vis du loup, au Mercantour, est-elle plus conflictuelle que n’importe où ailleurs ? » Ici, se trouve une bonne partie de la réponse.
Le loup subit un régime de censure depuis plusieurs années dans le Mercantour. Tenter d’interroger le Parc National s’apparente à un véritable calvaire pour un journaliste. Tout y est fait pour décourager. Ce n’est pas faute, le plus souvent, d’une véritable envie de s’exprimer et de dévoiler la vérité de la part du personnel. L’expérience que j’en ai faite a failli aboutir. J’utilise le « je », ici, car c’est bien un bout de mon histoire que je vais vous raconter. Car aujourd’hui, inquiétés par votre engouement, les gardes du PNM vous refusent l’accès à cette page. Leur job est en jeu. Mais j’entends, avant tout, parler de la direction de cette administration et de l’État qui lui lie les mains. Car, « l’État des libertés » s’essouffle.
d) Défense des éleveurs
Claude Guigo
"L'exaspération mène à tuer des loups"
Président de l'association européenne de défense des éleveurs victimes des prédateurs
Les éleveurs exercent leur influence dans le
département des Alpes Maritimes au départ de la chambre d'Agriculture. C'est
justement là que siège Claude Guigo en tant que défenseur des éleveurs. Pour ce
dernier, le loup, en plus d'être incompatible avec l'élevage du Mercantour, a
été réintroduit pour faire disparaître le pastoralisme dans la région. Il
accuse en cela des "animaliers" [des écolos]. Il n'y a donc pour lui
et pour la chambre d'agriculture aucune raison de protéger le loup. Au
contraire, il y va, selon Claude Guigo, d'un choix de société fondamental:
"qui veut-on placer au centre de l'homme ou de la nature ?" Ainsi, il
considère que le loup n'a pas sa place dans le Mercantour. La compatibilité et
la protection des troupeaux sont pour lui illusoires.
Pourquoi ne croyez-vous pas au retour naturel du
loup ?
Parce qu'il est prouvé qu'il n'est pas revenu naturellement, pour différentes
raisons que nous avons démontrées. Il y a un faisceau de preuves qui montrent
que la progression de cet animal n'est pas normale.
Quelles sont les preuves les plus évidentes ?
Tout d'abord, il y a le manque de rigueur scientifique de la part du Ministère
de l'environnement sur l'hypothèse d'un retour naturel. Ensuite, il n'y a pas
eu de préparation des gens qui vivent sur le terrain (éleveurs, bergers,
chasseurs, habitants …) comme il y en avait eu avant l'arrivée de l'ours. Ce
qui signifie que rien ne permettait d'attendre ce retour naturel et qu'il ne
s'est pas fait de manière officielle.
Photo: B. Moriamé
Votre argument est que le loup n'est pas protégé
juridiquement si son retour n'est pas naturel ?
Voilà ! Vous touchez du doigt ce qui nous a poussés à faire
cette enquête. La Convention de Berne ne protège que les animaux rentrés
naturellement. Mais, en plus, un certain nombre d'Etats, comme la Finlande ou
la Grèce, ont fait des restrictions à la protection du loup. Ils ont précisé
que, ce loup, il ne fallait pas le protéger. La France devrait pouvoir revoir
la copie qu'elle a signée de la Convention de Berne puisque, à cette époque, le
loup n'était pas sur le territoire. On pourrait très bien envisager de laisser
le loup sur les zones où il n'y a pas d'élevage et de l'interdire sur les zones
d'élevage extensif, comme cela est pratiqué chez nous.
Pas de raison donc, pour vous, de protéger le loup ?
C'est un dossier que doivent traiter les hommes. Il faut
remettre l'homme au centre du débat. Le problème, il est là. Le loup ne revient
pas dans son milieu naturel. L'homme a une activité.
Les moyens de protection mis à disposition des éleveurs
sont-ils efficaces ?
Non. On a remis des chiens de défense : cela a permis à
certains touristes de se faire mordre les fesses. Deux cas sont allés devant le
tribunal. Peut-être y a-t-il une baisse de mortalité des brebis avec la protection
mais la prédation et le stress sont toujours là. On n'arrivera jamais à 0 % de
risque.
Les subventions et les indemnisations sont-elles
suffisantes ?
De l'argent, il en faut toujours parce que c'est un métier
difficile. Nous avons exigé dès le départ qu'il y ait des compensations à la
présence du loup mais cela ne devait être que provisoire, en attente d'une
véritable décision sur la présence du loup. Mais, en vérité, le budget consacré
au loup ne revient aux éleveurs qu'à hauteur de 30 %. Les 70 % sont consacrés à
l'administration ou à l'information. On a des beaux films ou des brochures qui
s'appellent "Info-loup" mais on n'a jamais eu une
"info-mouton" ! Et puis surtout, on paie une série de
pseudo-scientifiques pour suivre le loup, c'est-à-dire ramasser des crottes.
Métier d'avenir : ramasser des crottes, les analyser, pour savoir ce qu'a mangé
Monsieur canis lupus, et donc situer son évolution.
Les solutions actuelles ne sont pas viables ?
Certains éleveurs sont fatalistes. Ils acceptent ces aides.
Refuser les aides, refuser le poids de l'administration, refuser d'être la
victime, c'est ça l'important. Lorsque le loup attaque, il ne tue pas de la
mécanique. Il tue un animal qui a une véritable relation avec son éleveur. Ce
dernier l'a peut-être nourri au biberon. Cela, la majorité des gens ne le
comprennent pas. Ensuite, l'indemnisation n'est pas viable dans la mesure où,
en cas d'attaque, tout est très compliqué. Il faut passer un temps énorme à
rechercher les victimes, à faire constater l'attaque, à récupérer le manque à
gagner.
Dans la vie et le travail de l'éleveur, qu'est-ce qui a le
plus changé depuis la présence du loup ?
Cela change complètement nos méthodes. D'habitude, on laisse
les bêtes seules, qui mangent tranquillement. Là, pour éviter des décrochements
(chute d'une falaise), cela oblige la présence constante de l'éleveur. Les
bergers doivent vivre sur l'alpage, dans une cabane sous-équipée. Avant, on
pouvait laisser le troupeau 3 jours dans la montagne, en le surveillant à la
jumelle. Maintenant, il faut être là 24h/24. Cela a entraîné quelques divorces.
Conséquence ultime : il n'y a pas de jeunes qui veulent commencer dans le
métier.
Comment évaluez-vous l'ampleur des attaques et des dégâts
du loup ?
Malgré qu'on les ait demandées, on n'a pas les statistiques
globales. Ce qu'on sait, c'est qu'on est à 7995 animaux indemnisés depuis 1993.
Ce qui fait 1.286.312 € d'indemnités versées aux éleveurs pour 30 loups. Vous
voyez combien coûte le festin du loup à la société. Est-ce que cet argent-là
n'aurait pas servi à sortir les gens de l'exclusion ou à aider la recherche
contre le Sida. Et là, une poignée d'écolos ou plutôt d' "animaliers"
qui ne verront jamais le loup, font peser le préjudice sur une minorité.
Est-ce qu'on veut revenir à une nature plus que sauvage ou
est-ce qu'on veut revenir à un équilibre ? Donc, ce que nous demandons, c'est
qu'on enlève les loups des zones d'élevage.
Que prévoyez-vous, avec les éleveurs, dans le cas où rien
ne devait changer ?
Si les députés ne se décident pas, des mouvements syndicaux,
des manifestations, des … lobbyings que l'on a commencé à mettre en place, vont
être déployés. L'exaspération d'une partie des éleveurs se fera sentir dans
l'avenir si l'on n'offre de véritables solutions. Moins officiellement, cela
peut se traduire par du braconnage.
Mais vous savez que la présence du loup est nécessaire à la
faune et à la flore, à la biodiversité...
Je vais vous dire ce qu'on appelle la biodiversité:
soit on exclut l'homme, soit on exclut les loups et les ours. On a payé des
hommes pour les faire disparaître parce que cela posait problème pour la santé
humaine et pour son activité. On veut les réinstaller. On écarte l'homme et on
donne un droit à la nature, un droit supérieur aux droits de l'homme. Là, c'est
une question de société. Alors, pourquoi pas lâcher des crocodiles dans les
étangs ? Pourquoi pas lâcher des panthères pour qu'on retrouve la nature
sauvage ?
Vous savez, on a protégé le cormoran. Mais on a fini par
tirer le cormoran. Tout simplement parce que certains propriétaires de
piscicultures voyaient leurs provisions de carpes ou de truites disparaître,
depuis sa présence. Donc, à l'heure actuelle, on autorise la destruction du
cormoran. Pourtant, c'est un animal protégé. C'est un rapport de force de
société. Ou on veut que l'homme soit au centre, ou on donne l'avantage à la
nature sauvage.
Vous défendez, je crois, les bienfaits du pastoralisme pour
la flore ?
Le pâturage des troupeaux entretient les alpages. Les
broussailles sont mangées par les moutons et cela permet d'éviter les incendies
ou les avalanches.
Le pastoralisme ne souffre-t-il pas davantage de la
politique agricole commune (PAC) ?
En effet, il faut savoir que le revenu de l'éleveur ovin est
fait à 60% de primes; des primes par tête ou des primes à l'herbe. L'élevage
extensif de grands troupeaux de moutons et la disparition de l'élevage bovin
sont dus à la première PAC, instaurée par le plan Marshall. Celui-ci assurait
des primes pour les éleveurs ovins avec une grande quantité d'individus. Cette
première PAC permettait le type d'élevage extensif qui est le nôtre.
Aujourd'hui, la réforme de la PAC remet en question notre mode d'élevage parce
qu'il ne permettrait plus d'élever d'aussi grands troupeaux.
Mais les grands troupeaux, ce n'est pas un problème ?
Non, ils entretiennent les espaces en mangeant l'herbe. Ils
ont remplacé le travail de débroussaillage que devait faire l'homme.
L'extension des troupeaux, il n'y a pas de problème, quand
c'est bien conduit, cela marche bien. Les problèmes arrivent maintenant avec la
nouvelle réforme de la PAC (plan Fisschler) et le principe d'identification des
troupeaux pour leur suivi sanitaire. Ce n'est pas encore effectif mais c'est
une complication qui montre que, peut-être, l'élevage pastoral n'est pas en
odeur de sainteté dans le Mercantour.
N'y a-t-il vraiment aucune solution pour un élevage durable
en présence des loups ?
Il faut faire un choix. Veut-on revenir à une nature sauvage
? Ce serait un recul de civilisation. Quand une prairie se ferme et que la
forêt gagne, on se rend compte que l'on a fait un choix décisif.
Et sans les loups ?
L'élevage extensif est durable, même avec la présence du
loup, parce qu'il y a une autodéfense des éleveurs. C'est-à-dire que les
éleveurs ne se laissent pas faire. Autant être clair, il y a des loups qui sont
tués.
Que faites-vous dans ce cas ?
On ne va pas le crier sur les toits. Mais cela fait partie de
la défense des éleveurs. C'est l'exaspération qui amène à cela. Si un
délinquant s'attaque constamment à votre bagnole, cela finira par ne plus vous
suffire d'être remboursé.
Vous comparez le loup à un délinquant ?
Non, ce n'est pas le loup le délinquant. Le loup, il n'y est
pour rien. On prend une cage. On ouvre la cage : "Allez, mon petit, va
chercher ta pitance." Puis, il est parti, il fait son devoir. Il mange 4
kg de viande par jour, quand même. Ca fait un veau. Ce sont ceux qui ont
introduit ça qui sont des délinquants !
e) Plan d’action sur le loup Septembre 2004
la chasse au grand prédateur est ouverte |
Après six mois de réflexion, et deux jours après la mort de 140 brebis suite à une attaque suspectée de loup dans les Alpes-de-Haute-Provence, le gouvernement a finalement autorisé les préfets à procéder à des tirs sur certaines zones. Un virage dans les méthodes de gestion du grand canidé.
« Alléger la pression du prédateur »
Le 19 juillet
2004, en autorisant le tir de quatre loups d’ici la fin de
l'année dans les départements des Alpes-de-Haute-Provence, des Hautes-Alpes
et des Alpes-Maritimes, Serge Lepeltier, ministre de l’écologie et du
développement durable, rompt avec la stratégie jusqu’alors appliquée.
La proposition de tir sélectif avait bien été formulée lors de la précédente
enquête parlementaire sur le loup, mais rien n'avait été mis en oeuvre jusqu'à
présent.
Cette décision ouvre ainsi la voie à l’abattage légal du loup, interdit en
France depuis plus de soixante-dix ans.
Extrait du discours du ministre Serge Lepeltier
Mes décisions doivent à la fois veiller à maintenir la population de
loups sauvages dans un bon état de conservation et en même temps chercher à
limiter la pression de ces animaux sur l’élevage ovin », a expliqué le ministre
lors d'une conférence de presse.
Désormais, comme le confirme le Plan d'action sur le loup transmis le 8
novembre 2004 par les ministères de l'Ecologie et de l'Agriculture au groupe de
travail, des loups pourront être abattus chaque année d'ici à 2008, Plusieurs
restrictions encadrent ce plan d’action : les secteurs en question doivent être
équipés de moyens de protection contre le loup (filets, chiens de garde,
aide-berger…); les tirs ne pourront être effectués que par des gardes
assermentés; et la zone centrale du parc National du Mercantour (06) reste
interdite à tous prélèvements.
De plus, s’il s’avère que les trois premiers loups tués sont des femelles, les
tirs se limiteraient à ces trois animaux, pour des questions de reproduction.
Cette décision du ministre de l'écologie a été suivie d'un arrêté interministériel,
cosigné par le ministre de l'agriculture.
« Le plan d'action ne satisfait personne
mais ne frustre personne non plus »
Florent Favier, attaché de
communication au ministère de l'écologie sur la question du loup
f) Des réactions mitigées
Mesurette
pour les uns, catastrophe pour les autres, le plan d’action sur le loup, qui
visait également à apaiser les tensions, suscite finalement des réactions
mitigées.
Pour l’Association pour la protection des animaux sauvages (Apsas), cette
décision est « totalement
illégale ». L’Association entend d’ailleurs saisir la justice et
adresser une plainte à l'Europe pour « dénoncer
la violation des engagements pris par l'Etat français ».
Olivier
Rousseau, directeur de l’Association pour la protection des animaux sauvages
(ASPAS)
Du
côté des éleveurs, on regrette ce minima de quatre loups et le fait que les
tirs ne soient autorisés que sur trois départements.
« Cela ne correspond en rien
aux réalités techniques », explique Yves Raffin, directeur de
la fédération des alpages de l’Isère, qui rappelle que huit départements sont
concernés par la présence du loup.
“Il faut autoriser
nos éleveurs à défendre leur troupeau...“
Yves Raffin (Directeur de la fédération des alpages de l’Isère)
Les dégâts causés par le loup
Depuis leur
retour en 1992, les loups sont en pleine expansion. D’une dizaine d’individus
recensés au milieu des années 90, on estime aujourd’hui entre 50 et 60 le
nombre de loups en France.
Parallèlement, le nombre de communes concernées n’a lui aussi pas cessé
d’augmenter : en 2003, le loup a été détecté sur plus d’une centaine de
communes, contre une dizaine en 1994.
Or, tout le monde
le sait : le loup tue pour se nourrir. Il aurait besoin de 5 à 10
kilos de viande par semaine ! Ses gibiers, il les prélève dans son habitat
naturel (mouflons, chamois, chevreuils..), mais lorsqu’un troupeau de moutons
s’offre à lui, il ira prendre son quota de viande parmi les brebis.
Conséquence : le nombre de bêtes indemnisées a grimpé de 192 en 1994 à 2177 en 2003.
Et le nombre d’attaques de loup sur les troupeaux est passé d’une centaine en
1994 à 508 en 2003. Toutefois, l'année 2003 aura été moins meurtrière que
l'année 2002 : pour la première fois depuis dix ans on constate une
légère diminution des dommages dus au loup.
Faut-il y voir des loups moins carnivores, une meilleure défense des bergers ou
des variations insignifiantes des chiffres ? Il est encore trop tôt pour le
dire. Les bilans de l’année 2004 sont donc attendus avec impatience pour
confirmer on non la légère baisse observée en 2003.
Tous ces chiffres sont bien sûr à relativiser. On compte près d'un million d'ovins en zone à loups : les attaques du prédateur ne touche donc que 0,2 % du cheptel de l'arc alpin. Le problème, c’est qu'elles se concentrent sur certains alpages, ce qui rend difficile l’interprétation de cette moyenne.
Or, tout le monde
le sait : le loup tue pour se nourrir. Il aurait besoin de 5 à 10
kilos de viande par semaine ! Ses gibiers, il les prélève dans son habitat
naturel (mouflons, chamois, chevreuils..), mais lorsqu’un troupeau de moutons
s’offre à lui, il ira prendre son quota de viande parmi les brebis.
Conséquence : le nombre de bêtes indemnisées a grimpé de 192 en 1994 à 2177 en
2003. Et le nombre d’attaques de loup sur les troupeaux est passé d’une
centaine en 1994 à 508 en 2003. Toutefois, l'année 2003 aura été moins
meurtrière que l'année 2002 : pour la première fois depuis dix ans on constate
une légère diminution des dommages dus au loup.
Faut-il y voir des loups moins carnivores, une meilleure défense des bergers ou
des variations insignifiantes des chiffres ? Il est encore trop tôt pour le
dire. Les bilans de l’année 2004 sont donc attendus avec impatience pour
confirmer on non la légère baisse observée en 2003.
Tous ces chiffres sont bien sûr à relativiser. On compte près d'un million d'ovins en zone à loups : les attaques du prédateur ne touche donc que 0,2 % du cheptel de l'arc alpin. Le problème, c’est qu'elles se concentrent sur certains alpages, ce qui rend difficile l’interprétation de cette moyenne.
Quelles solutions ?
Comment faire cohabiter l’homme et le loup ? À cette question, certaines associations écologistes avancent que les pays comme l’Italie ou l’Espagne supportent parfaitement la cohabitation, malgré une population de loups bien plus importante qu’en France.
Ces pays, où le
loup n'a jamais disparu, ont privilégié l'élevage de brebis laitières,
contrairement à la France qui favorise l'élevage de brebis nourrices, pour la
filière « viande ».
Or, ces deux types d’élevage sont très différents : dans le premier cas, le
nombre de brebis est moins important et les troupeaux sont rentrés tous les
soirs ; dans le second, les troupeaux, de plusieurs centaines de têtes,
paissent jusqu'à douze mois par an sur les alpages. Les brebis
nourrices sont donc des proies plus faciles pour le loup.
Reste qu'il existe des mesures de protection qui, tout n'en étant pas des
mesures infaillibles, permettent néanmoins de réduire les dégâts du
prédateur. Ce sont notamment les chiens patou et les filets électrifiés. Peu
spectaculaire mais efficace.
Entre une position extrême qui préconise d’abattre tous les loups en France, et l’autre attitude, tout aussi excessive qui consiste à rendre le loup intouchable et laisser croître ses effectifs, quelles solutions envisager ?
g) Comment compte-on les loups ? |
|
||||||||||||||||
Comme pour tout
animal sauvage, et certainement plus encore pour le loup, il est extrêmement
difficile, voire impossible, de réaliser un comptage exhaustif des
individus. |
Le Groupe Loup France et ARTUS sont désormais réunis dans une même association : FERUS
20 février 2007
Le groupe loup national s’est réuni le mercredi 7
février 2007.
L’ONCFS devait présenter un dernier état des populations mais il n’a pas pu le
faire. Le suivi hivernal n’a pour l’instant été possible que lors de 18 sorties
fin janvier (contre une centaine normalement) faute de neige. Les quelques
données disponibles ne sont donc pas communicables et n’auraient pas de valeur.
De nouvelles observations de traces dans la neige seront effectuées et communiquées
ultérieurement mais pour (...)
h)
GARE AUX LOUPS !
Bilan du plan d'action 21/09/2005
Dans le cadre du nouveau Plan d'action, le nombre de loups qui pourront être tués cette année passe de quatre à six et les éleveurs vont pouvoir user de « tirs de défense ». Un premier loup a été officiellement abattu le 2 septembre 2005.
Les nouvelles mesures
Dans son Plan d'action mis en place en novembre 2004, le ministère de l'Environnement a décidé de porter de quatre à six le nombre maximal de loups qui pourront être « prélevés » dans neuf départements (Ain, Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes, Drôme, Isère, Savoie, Haute-Savoie et Var) pour la période 2005/2006. Mais la grande nouveauté par rapport à l'année précédente réside dans l'autorisation donnée aux éleveurs de procéder à des tirs de défense.
« Ces tirs ne seront possibles que sur autorisation individuelle délivrée par le préfet et sous réserve que l'éleveur possède le permis de chasse et ait préalablement protégé son troupeau », précise Nelly Olin, la ministre de l'Environnement. De plus, seuls les éleveurs qui auront connu trois attaques successives en trois semaines pourront participer à ce dispositif.
« Les tirs de
défense et les tirs d'effarouchement sont les deux nouveautés du programme 2005
» Jean-Marc Michel, directeur de la nature et des paysages au ministère de
l'Environnement,
Pour l'heure, un seul loup a été officiellement abattu dans l'Isère par des
gardes assermentés le 2 septembre 2005.
Par ailleurs, le programme 2005 prévoit une augmentation des indemnisations des
éleveurs victimes d'attaques et une simplification des procédures
administratives nécessaires à ces remboursements.
Des réactions virulentes
Mesurette pour les uns, catastrophe écologique pour les autres, la décision de la ministre, qui visait également à apaiser les tensions quelques semaines après la mort de cinq génisses attribuée à un loup en Isère, suscite des réactions assez violentes. Les écologistes accusent Nelly Olin de privilégier les tirs aux dépends de la prévention. Par ailleurs, ils considèrent que « la population de loups n'est pas encore en état de conservation » et qu'il est donc prématuré d'en tuer six.
Du côté des
éleveurs, on lui reproche de ne pas en faire assez : « L'autodéfense a ses limites : on ne peut
pas être éleveur de moutons dans la journée, faire ses foins, s'occuper de ses
animaux et faire le guet toute la nuit », a ainsi déclaré à l'AFP
Denis Grosjean, responsable de l'Association européenne contre les prédateurs.
« Même si cette mesure va dans le
bons sens pour les éleveurs, il y a un décalage entre une situation d'urgence
et la lourdeur des demandes d'autorisation administrative »,
explique pour sa part Yves Raffin, directeur de la Fédération des alpages de
l'Isère.
Yves Raffin,
directeur de la fédération des alpages de l'Isère
Si les réactions sont toujours aussi dichotomiques et virulentes « c'est que pour les deux camps, il est extrêment difficile de renoncer à son idéal », analyse Isabelle Mauz, chercheur au Cemagref (Institut de recherche pour l'ingénierie de l'agriculture et de l'environnement) de Grenoble et spécialiste de la question du loup.
Isabelle Mauz,
chercheur au Cemagref
Les dégâts causés par le loup
Depuis leur
retour en 1992, les loups sont en pleine expansion. D'une dizaine d'individus
recensés au milieu des années 90, on estime aujourd'hui entre 70 et 100 le
nombre de loups en France. Selon l'ONCFS (l'office national de la chasse et de la faune
sauvage), la population de loups augmente d'environ 20% par an.
Parallèlement, le nombre de communes concernées ne cesse lui aussi d'augmenter
: en 2004, le loup a été détecté sur plus 189 communes, contre une dizaine en
1994.
Conséquence : le nombre d'attaques sur les troupeaux d'ovins attribuées aux loups est passé de 51 en 1994 à 525 en 2004, soit une augmentation d'environ 29% chaque année. Par ailleurs, le nombre de bêtes indemnisées a grimpé de 192 en 1994 à 1945 en 2004.
Evolution du nombre
d'attaques et de victimes dues aux loups
Ces chiffres sont bien sûr à relativiser. On compte près d'un million d'ovins
dans les zones à risque : les attaques du prédateur ne touchent donc que 0,2%
du cheptel de l'arc alpin. Le problème, c'est qu'elles se concentrent sur
certains alpages, ce qui rend difficile l'interprétation de cette moyenne.
Quelles solutions ?
Comment faire
cohabiter l'homme et le loup ? À cette question, certaines associations
écologistes avancent que des pays comme l'Italie ou l'Espagne supportent
parfaitement la cohabitation, malgré une population de loups bien plus
importante qu'en France. Ces pays, où le loup n'a jamais disparu, ont
privilégié l'élevage de brebis laitières, contrairement à la France qui
favorise l'élevage de brebis nourrices, pour la filière « viande ».
Or, ces deux types d'élevage sont très différents : dans le premier cas, le
nombre de brebis est moins important et les troupeaux sont rentrés tous les
soirs ; dans le second, les troupeaux, de plusieurs centaines de têtes,
paissent jusqu'à douze mois par an dans les alpages. Les brebis nourrices sont
donc des proies plus faciles pour le loup.
Reste qu'il existe des mesures de protection qui, tout n'en étant pas des mesures infaillibles, permettent néanmoins de réduire les dégâts du prédateur. Ainsi, les trois moyens de protection que sont le chien de garde, les filets et le gardiennage diminuent significativement le nombre de victimes par attaque. Or à l'heure actuelle, seul un quart à un tiers des éleveurs exerçant dans les communes concernées par le loup, ont mis en place ces systèmes de protection.
16 / Interview de M. Yves VIGNON berger sur Belledonne.
Je suis allé interviewer Yves VIGNON à son domicile, à Chamaloc dans la Drôme, voici ce qu’il me dit.
Est-ce que le loup peut cohabiter avec les troupeaux ?
La réponse est claire, c’est NON, je n’ai jamais était en contact avec le loup, j’ai eu des attaques de chiens errants, mais pas de loup. Dans Belledonne, la mise en place de protections est trop difficile, comment mettre en place des parcs sur le lac Blanc, le lac de Crop, ou le col da la Mine de Fer, il y a que des cailloux, impossible de planter des filets de protection. Quand aux Patous, ce sont des chiens trop dangereux pour les touristes, ces chiens doivent connaître le territoire à garder, et de ce fait, l’accès aux refuges ou aux sentiers de randonnés devient impossible sans prendre des risques. Il faut 4 Patous pour 850 bêtes.
Pourtant en Italie et en Espagne, ils ont l’air de vivre avec ?
Les Italiens et les Espagnols sont plus "magouilleurs", et les gouvernements moins regardant sur les déclarations d’attaques, ils remboursent sans trop poser de question pour êtres tranquilles et satisfaire tout le monde.
Vos attaques de chiens errants non donc pas étaient remboursés ?
Non, malgré avoir par deux fois, attrapé les chiens et pris leur collier, le premier propriétaire n’était pas solvable, pour le second, il aurait fallu que je fasse monter un vétérinaire le jour même, afin de lui injecter un produit pour le faire vomir, afin de voir s’il avait de la laine dans l’estomac. Résultats des courses, 6 brebis égorgées pour un coût de 900 €.
Pensez-vous que le dédommagement en cas d’attaque prouvée de loup soit représentatif de la perte ?
A mon avis oui, car c’est un forfait qui ne tient pas compte de la qualité de la bête, et en plus il y a une prime de stress, seulement il faut que se soit un loup.
Que feriez-vous si vous aviez des attaques de loup ?
Je quitterai l’endroit pour aller ailleurs, peut-être dans un endroit où il y aura également le loup, mais je ne resterai pas. On élève pas des brebis pour quelles se fassent égorger, il y a suffisamment d’accidents de parcours comme çà.
Qu’avez-vous comme chiens de garde ?
J’ai 2 Border Collet qui m’écoute au doigt et à l’œil.
Peut-on prévoir la présence du loup ?
Le loup s’attaque en priorité aux chevreuils, chamois et chèvres, si ces animaux disparaissent, c’est que le loup n’est pas loin. A ce sujet d’ailleurs quelle sera la politique de nos élus, de l’ONF, des écolos, s’il y a prolifération du loup et disparition du gibier ?
D’autre part, un bon berger connaît son troupeau, il vit avec ses bêtes, reconnaît tous les mouvements, toutes les allures qui ne sont pas singulières, il connaît la météo rien quand regardant son troupeaux agir. 4 à 5 heures avant un orage, les bêtes mangent beaucoup et se réfugient dans les trous ou descendent en altitude. Si il y a présence d’un prédateur, il le sait rapidement, a condition qu’il soit présent bien sur. Un bon berger doit toujours être proche de son troupeau.
Il ne faut pas croire que les bergers sont des hommes ou des femmes sans culture, vivant en ermites, sales et peu sociables.
Maintenant il y a des écoles qui forment de très bons bergers, et ceux-ci peuvent gagner entre 1200 et 1500 € par mois, et l’hiver ils sont souvent moniteur de ski.
17 / Interview de M. Christophe MOULIN adjoint de M. Yves RAFFIN Directeur des Alpages de l’Isère.
Pourquoi vouloir a tout prix protéger le loup ?
On n’a pas le choix, une Convention Européenne a été signée à Berne en octobre 1992, nous devons la respecter
Que nous apporte t’il ?
Avantages : - Une espèce supplémentaire qui avait disparue de France
- Un prédateur qui s’attaque aux animaux faibles
- Une biodiversité sociale
Inconvénients : - Un prédateur qui s’attaque aux troupeaux jugés par lui animaux faibles
- Un comportement qui risque de nuire à la gestion des alpages
- Un coût de protection très élevé
Est il en voie de disparition ?
NON, il y en a plus de 180 000 dans le monde.
Nos ancêtres l’ont éliminé, nous avons vécu sans jusqu’en 1992, s’en portait-on plus mal ?
La question serait plutôt : Sommes nous capable de gérer la population du loup comme celles des chevreuils, des chamois ou autres ?
La convention de Berne stipule une gestion du loup, alors !!!!!!!!!
Somme nous prêt à le recevoir et à l’intégrer ?
C’est lui qui va s’autoréguler dans le temps, l’espace n’est pas suffisant d’une part il faut 15 000 Km2 pour qu’une meute s’installe, on sait par exemple que Belledonne n’a pas le taille suffisante, d’autre part la Savoie et l’Isère sont les premiers départements touristiques de France, et le tourisme diminue forcément encore l’espace. Le loup sera toujours confronté à l’homme.
L’Espagne, l’Italie, le Portugal semble s’en accommoder, comment font-ils ?
Plusieurs choses : D’une part l’Italie ferme les yeux sur le braconnage du loup, d’autre part, l’élevage tant à se modifier en Espagne on passe de l’élevage de viande à l’élevage laitier, pour une même rentabilité, 200 bêtes laitières sont aussi rentables que 1200 bêtes à viande, et enfin il ne faut pas croire que dans tout les pays Européens c’est le grand enthousiasme, une réunion à l’échelon Européen qui a eu lieu en septembre 2003 ou 2004, était des plus houleuse, autant du coté des pays voisins, Italie, Espagne, Allemagne, que des pays du nord comme la Norvège ou la Suède.
Il faut savoir, que trois enquêtes parlementaires successives ont eu lieu, dont la conclusion de chacune estime une incompatibilité entre loup et élevage.
A-t-on suffisamment communiqué sur le sujet, n’a-t-on pas mis la charrue avant les bœufs, a-t-on pris les précautions nécessaires ?
Nous avons été mis devant le fait accompli, le loup n’a pas été réintroduit, c’est lui qui est venu, d’ailleurs les Italiens disent que c’est des loups Français qui sont venus en Italie chassés par la population, et qui reviennent sur leur territoire. Il est vrai qu’au début l’administration n’a pas osée trop en parler, sachant que la convention a été signée en octobre 1992, et que les premières apparitions dates de la même époque.
Comment fait-on la différence entre attaque de loup et de chien ?
Le loup attaque plutôt au cou et au poitrail, les viscères ne sont pas touchés, alors que le chien déchire la peau des flans.
Mais le résultat est le même, l’avantage du chien, c’est qu’il revient le lendemain, et qu’on peu l’abattre, si on retrouve le propriétaire il faut porter plainte.
Le remboursement d’une attaque causée par un chien est plus avantageux que celle commise par un loup.
Est-ce que le loup emporte sa proie ou la mange sur place ?
Non il ne l’emporte pas, il la mange sur place.
Attaque t’il de jour ou de nuit ?
C’est un opportuniste, s’il a faim, il attaque aussi bien de jour, ou par temps de brouillard, ou en forêt, mais ces attaques sont principalement la nuit.
Cela veut dire qu’il n’attaque pas que lorsqu’il a faim ?
Oui, c’est l’instinct chasseur, quand on voit le nombre de brebis tuées lors d’une attaque, certaine sont seulement piquées, il y a également l’apprentissage des louveteaux. De plus il a une frénésie tueuse face à un troupeau. Un film a été tourné en infrarouges pour le Ministère de l’Agriculture, qui montre une attaque de loup dans une bergerie, c’est un véritable carnage, 80 % des bêtes sont tuées.
A combien estime t’on le nombre de loups sur l’arc Alpin ?
Les comptages sont très difficiles et pas toujours représentatifs de la réalité, mais un nombre de 200 loups est plus que probable.
Les moyens de protections sont-ils efficaces et appropriés ?
Oui et non
Le Patou, c’est un chien de travail, donc le touriste est en tord lorsqu’il franchi son territoire, de ce fait, il peu empêcher l’accès à certain endroit ou lieu, ou il faut faire des détours parfois très important pour aller de l’autre coté de son territoire.
D’autre part, on dit qu’il faut 2 Patous pour 400 bêtes, c’est faut, il en faut entre 30 et 40 pour 1200 bêtes. Sachant qu’il mange 1 Kg de croquettes par jour, faite le compte.
Les filets, il faut une double enceinte, une pour maintenir les brebis, une autre pour empêcher le loup d’entrer. D’autre part, il faut déplacer souvent ce matériel dans les alpages, de façon à faire manger de bas en haut en fonction de l’avancement de la saison. Si on laisse trop longtemps au même endroit et qu’il pleut, il se forme de la boue, et les brebis peuvent prendre la maladie du "pied teint". D’autre part certains alpages sont très difficiles à exploiter, car très rocheux, et la mise en place de filets est impossible.
Il faudrait dans ce cas de la main d’œuvre supplémentaire, mais ce qui augmenterait considérablement le prix de revient.
Les attaques en Isère ?
40 en 2004
65 en 2005 avec 170 brebis tuées et 14 bovins
Que fait l’association Européenne de défense du pastoralisme ?
En bref, trouver des solutions pour que les éleveurs puissent travailler correctement.
Les
nombreuses manifestations et la création de beaucoup d’association est la
preuve de l’échec des politiques de gestion des grands prédateurs ces 20
dernières années.
C’est pour cela que les éleveurs sont en train de se fédérer aussi bien au
niveau des régions françaises qu’a l’échelle de l’union européenne.
A Serres 05 le 16 avril 2007 les représentants de 145 000 adhérents ont adopté
une motion intitulée :
« Pour des montagnes vivantes et actives, contre l'ensauvagement de notre
espace de vie. »
Ils demandent aux candidats de s'engager sur :
- l'adoption par l'Etat Français, de la « Charte Européenne de la montagne » ;
- l'évolution de la législation européenne sur les grands prédateurs, beaucoup
trop contraignante et inadaptée à l'explosion incontrôlée des populations de
prédateurs sauvages ;
- la transparence de l'information et l'association des populations locales et
de leurs représentants aux décisions de gestion de l'espace montagnard ;
- le droit de défense des troupeaux, qui passe par une autorisation de tir sur
les prédateurs qui les approcheraient ;
- l'arrêt définitif de toute introduction de prédateurs ;
- la prise en compte des us et coutumes ;
- la fin de l'anormale proximité entre l'administration de l'environnement et
les milieux associatifs écologistes dont elle est en partie issue.
-
le droit de défense des troupeaux, qui passe par une autorisation de tir sur
les prédateurs qui les approcheraient ;
- l'arrêt définitif de toute introduction de prédateurs
- la prise en compte des us et coutumes ;
- la fin de l'anormale proximité entre l'administration de
l'environnement et les milieux associatifs écologistes dont elle est en partie
issue.
Le coût du loup et de 5 millions d’€uros en 2006, n’est ce pas démesuré ?
Si on fait un peu de social, le coût d’un repas au resto du cœur est de un €uro, ce qui représente 5 millions de repas.
Exact, ce n’est pas démesuré, c’est scandaleux, et il faut savoir que pour 2007, nous arrivons à 8,2 millions d’€uros, avec ce montant on est capable de satisfaire tous les repas du resto du cœur pour un an, puisque je crois on en sert 6 millions par an.
18 / Interview de M. Thierry FOURNIER, berger dans Belledonne sur la région d’Allevard qui est intarissable.
Combien de bêtes avez-vous ? 400 têtes
Quels sont vos moyens de protection ?
Actuellement, j’ai 3 Patous, et 2 border-Collet, des filets de protection en 3 enceintes pour la nuit maintenu par des piquets scellés au sol.
L’enceinte extérieure est faite de 3 rangées de fils électrique, celle de milieu d’un filet brise vent opaque, et à l’intérieur un filet classique. Les rangs sont espacés de cinquante centimètres de façon qur lorsque le loup réussi à passer la première barrière, il se trouve le museau contre le brise vent et en se relevant reçoit une décharge et se trouve coincé.
1 des Patous et à l’intérieur, et deux à l’extérieur.
Mais cela a un coût, j’ai la chance d’avoir eu une entreprise de travaux publics, donc j’avais un peu de matériel, mais un simple berger ne peut installer tout çà.
Dans le secteur ou je suis, cet ensemble est possible, mais dans d’autres secteurs la qualité du terrain ne permet pas cette installation.
D’autre part le Patou, OUI, mais ce n’est pas un chien comme les autres, c’est un animal de protection, il n’obéit pas à l’humain, il sommeille le jour quand les brebis chôment, et est en éveil toute la nuit.
Avant cela, j’ai subit de nombreuse attaques, j’ai eu en 7 ans plus de 150 bêtes égorgées ou disparues.
Je pense que l’on ne peu revenir en arrière sur le loup, comment faire pour vivre avec ?
Je demande qu’il y ait un plan de chasse, de toute façon on y viendra, car actuellement, le gibier disparaît à vue d’œil, l’an passé sur la Ferrière d’Allevard on a retrouvé 23 carcasses de chevreuil, quand un chasseur tue un chevreuil alors qu’il n’a pas le droit, il est condamné, le loup lui ne l’est pas.
Dans certain coin, ils sont solitaires, mais dans d’autre ils ne peuvent être qu’en meute, à St HUGON, à la limite Savoie/Isère, un cerf de 250 Kg a été trouvé, il n’a pas été attaqué par un seul loup.
J’ai vu des chamois venir se réfugier au milieu d’un troupeau de brebis gardé par des Patous pour se mettre à l’abri du loup.
Sachant que c’est les technocrates écologistes qui ont réintroduit le loup, car il ne faut venir nous dire qu’il est revenu tout seul, ils peuvent le faire croire à d’autres mais pas à nous, d’après les dernières informations que nous avons sur des individus prélevés, ils sont de source Indienne, alors ils ont fait un sacré chemin !!!!!!!!!!!!
La solution qui consiste à manifester et mettre des brebis égorgées devant la Préfecture ou dans la ville ne marche pas.
Moi j’ai une idée qui germe depuis longtemps, c’est puisque les écologistes de Paris veulent des loups, on pourrait aller en acheter une dizaine en Pologne ou en Roumanie, puisque maintenant on peu acheter tout et n’importe quoi, et les lâcher dans la forêt de Fontainebleau. Puisque le loup a peur de l’homme, les Parisiens ne craignent rien !!!!!!!!!!!! Ensuite on crée un mouvement pro loup, et on fait venir la télévision.
Pour revenir sérieux, de toute façon si on veut persévérer, il faut prendre toutes les subventions que l’état nous donne, pour qu’un berger soit rentable, il faut qu’il garde 1000 têtes de brebis, or comme nous avons des attaques assez fréquentes, les éleveurs ne nous donne plus de brebis à garder, donc on vit sur le dos de l’état, donc sur votre dos. A partir du jour où je monte en alpage, je touche 400 € par mois de l’état, jusqu’à mon retour.
Le dédommagement est-il à la hauteur de la perte ?
Pas toujours, j’ai mon collègue Frère ALAIN, qui garde des chèvres angora dans le mêmes ecteur que moi, une chèvre angora coûte 350 €uros, il en a eu 47 d’égorgées, on voulait lui en donner 95 € par tête, il voulait accepter, je lui ai dit non, il n’en est pas question, on va se battre, finalement il en a obtenu 200 €. Il faut sans cesse être en train de se battre. Pour moi, j’ai obtenu entre 90 et 100 €uros pour des bêtes jugées saines, 10 € pour des bêtes à demi morte, ou qui reviennent avec 3 pattes ou le ventre ouvert, et rien pour celles qui ont disparues. Il faut savoir que l’on touche le remboursement 6 à 7 mois après la déclaration.
Au début nous avions entre 4 et 5 % de perte, maintenant nous en sommes à 25 voire 30 %, donc le loup va nous coûter de plus en plus cher, et j’ai bien peur qu’un jour ou l’autre, on arrête de subventionner les troupeaux inférieur à 1000 têtes, et là se sera la mort des alpages.
Que fait-on quand il y a une attaque ?
Il faut faire monter les gardes pour constater les dégâts, et qui dressent un constat d’attaque.
Il faut compter les bêtes, pour voir s’il y en a de disparue, malgré qu’elles ne soient pas remboursées, il faut essayer de les récupérer.
On dit qu’en Italie cela se passe mieux que chez nous ?
Oui et Non, les bergers rencontre les mêmes problèmes que nous, mais il ont un avantage sur nous, c’est qu’ils ont un terrain beaucoup plus adapté que le notre, plus vallonné, ils ont des pistes qui viennent sur place, des tracteurs pour sortir le fumier, ce n’est pas le cas chez nous.
Combien faut-il de Patous par troupeau ?
Je dirais, que ce n’est pas en fonction du nombre de têtes, mais en fonction du nombre de loup. Car quand il y a attaque, un loup amuse le Patou pendant qu’un autre ou des autres, rentre dans le troupeau. Ce qui veut dire que pour chez nous, il en faudrait 7 à 8 par troupeau, mais qui leur donne à manger ? Qu’en fait on quand on est plus en alpage ? Qu’en fait on quand il sont vieux ?
D’autre part, aux dernières nouvelles, le Conseil Général demande à ce que les chiens soient attachés pour qu’il n’embêtent pas les randonneurs .
Que fait la fédération des Alpages ?
Elle fait malheureusement ce qu’elle peu pour nous défendre, mais elle nous demande aussi d’appliquer strictement les consignes sous peine de perdre les subventions, car tout tourne autour de çà.
Que me donneriez-vous comme conseil en temps que randonneur ?
Si vous voyez un troupeau, ne cherchais pas à l’approcher, faite un grand détour, je sais que c’est parfois ennuyeux, mais c’est préférable. Si un Patou se met entre le troupeau et vous, surtout ne forcer pas le passage.
A l’approche d’un troupeau mettre les bâtons dans le sac, les Patous n’aiment pas les bâtons à la mains.
Si le berger est facilement accessible vous pouvez aller le voir, sinon laisser le tranquille, et surtout ne venait pas le déranger dans sa cabane, sauf s’il vous invite, il a lui aussi besoin d’un peu d’intimité.
Que faite vous la nuit ?
Sincèrement je dors, mais que d’un œil, c’est pour cela qu’on nous voit souvent faire une sieste l’après-midi, et que les gens disent, la vie de berger c’est le pied, mais je voudrai que c’est gens là, viennent avec moi ne serais-ce qu’une semaine. Nous avons un stress permanent de jour comme de nuit, même quand ce n’est que des randonneurs, qui croient qu’ils ne font aucun mal en traversant un troupeau qui chôme gentiment, mais ils perturbent le cycle des bêtes.
Lorsque Frère ALAIN a eu ses 47 chèvres égorgées, je lui ai conseillé d’aller voir un psychiatre, car il été très mal en point, heureusement sa sœur étant médecin là remis sur pied.
Tout au long de vos
promenades, vous rencontrerez probablement de gros chiens blancs qui vous
impressionneront peut-être par leur corpulence. Souvent appelés
"pastous" ou "patous", ils sont mêlés au troupeau et en
assurent la protection.
Le plus ancien auxiliaire du berger
Il fait partie du patrimoine montagnard.
Utilisés en France jusqu'à la fin du XIXe siècle, il a peu à peu disparu de nos compagnes avec la raréfaction des grands prédateurs (ours, loups, lynx).
Le retour naturel du loup dans le Mercantour et la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées centrales ont suscité un regain d'intérêt pour ce type de chien.
Le terme de "pastou" (prononcer: patou), dérivé du mot "pastre" = berger en vieux français, désigne donc un chien de berger comme on l'entendait dans les temps anciens.
A chacun son métier
Au contraire du chien de conduite, le rôle du chien de protection n'est pas de rassembler le troupeau mais de le protéger contre les attaques d'animaux sauvages et/ou chiens errants.
Marchant la plupart du temps en tête de troupeau, le chien inspecte le terrain avant l'arrivée des brebis puis crée, autour du troupeau, une zone de protection qui lui permet d'anticiper l'approche de tout intrus.
Sa famille: les moutons
Né en bergerie, le chien entre très tôt en contact avec les moutons. La relation avec les brebis se fait ainsi de façon progressive et réciproque jusqu'à une totale acceptation.
Le chien de protection dort, vit et mange avec le troupeau.
Son arme: la dissuasion
Ces chiens ne sont pas des chiens d'attaque mais de dissuasion. De part leur présence et leur grande taille, ils décourage déjà de nombreuses agressions de prédateurs.
La premieère réaction du chien de protection est d'aboyer (pour avertir l'étranger de sa présence, pour alerter son berger et son troupeau). Dans le même temps, il s'interpose entre le troupeau et le ou les intrus.
Si ceux-ci ne tiennent pas compte de cet avertissement ou si le prédateur est réellement agressif, le chien peut alors aller jusqu'au contact physique.
Si vous rencontrez des patous
Un bon chien de protection, surveillant son troupeau, prévient le berger de chaque intrusion dans un périmètre proche des moutons. Un tel chien aboyant et dévalant la pente peut vous impressioner. Si tel est le cas,
Arrêtez-vous ou continuez à contourner le troupeau. Le chien vous flairera, reconnaîtra un humain puis après parfois vous avoir accompagné un moment pour s'assurer de vos intentions, repartira vers son troupeau.
A quand ?
Ce ne sera sans doute jamais le grand amour entre loup et élevage, mais un compromis peut être envisagé
Sources : ALPHA-LOUP LOUP-WIPEDIA
CORA LOUPIAN-LE LOUP
CITE-SCIENCES ACTUALITES OURS-LOUP-LINX.INFO
EUROLOUP PASSION-LOUP
FERUS PLANETE.ORG/DOSSIERS/LOUP
HAUT-KOENISBOURG.NET/LOUPS REPORTAGE.LOUP
LOUP.ORG ARIEGE.COM/CHIENS/PATOU