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La chapelle Saint-Roch fut édifiée en 1837, à l'initiative du curé de Saint-Laurent-du-Cros, grâce aux dons généreux des habitants de Serre Richard et de nombreux autres bons paroissiens.
L'absence de chapelle dans un hameau important, la grande dévotion que manifestaient les habitants envers le bienheureux saint Roch et les terribles épidémies de choléra de 1832 et 1835 les déterminèrent à l'édification de cette construction. Commencée en 1835, sur un tertre cédé par Sieur Pierre Faure Marou, la construction de cet édifice fut achevée en novembre 1837.
Le 10 juin 1838, Monseigneur Nicolas Augustin de La Croix, évêque de Gap, bénit la chapelle, ainsi que la petite cloche portant le millésime 1837, présentée par Monsieur André Faure et Mademoiselle Sophie Guigues. L'intérieur de la chapelle est voûté en arêtes simples; une seule travée est suivie d'un chœur en cul-de-four (demi-coupole). L'autel est en plâtre, surmonté d'une vierge et de quatre chandeliers en bois. Au-dessus de l'autel, un tableau représente saint Roch et son chien lui apportant une « griche de pain », en parler local « una gricha de pan » (pain de boulanger d'une livre environ). Saint Roch, né et mort à Montpellier dans la première partie du XIVe siècle, consacra sa vie aux malades des épidémies, qu'il soignait et aurait souvent guéri par le signe de la croix.
De retour de Rome, il fut atteint de la peste et se réfugia dans une forêt pour ne contaminer personne. Il y serait mort, sans un bon chien, qui venait chaque matin lui apporter un pain dérobé à la table de son maître. A Montpellier, en pleine guerre civile, il fut pris pour un insurgé et condamné à la prison; saint Roch se tut, comme le Sauveur l'avait fait dans sa Passion, et y mourut de misère au bout de cinq ans.
Ouvrage d'art du Riou Faubert : Jamais le vocable d'ouvrage d'art n'a été aussi pertinent pour qualifier ce pont. C'est un patrimoine hérité de deux traditions séculaires, la première illustre tout le savoir-faire et la virtuosité technique de l'école des ponts et chaussées d'où l'ensemble des ingénieurs des chemins de fer sont issus, la seconde se nourrit de la tradition tout aussi importante de la taille de pierres appelée « limousine rie ».
Cet ouvrage de dimensions modestes s'affirme dans le paysage comme un élément majeur qui, loin de s'imposer au site, le révèle dans toutes ses dimensions paysagères.
Du point de vue technique le pont est très représentatif des ouvrages techniques réalisés à cette époque sur l'ensemble du territoire national.
Les volumes réalisés ont d'abord été dessinés, c'est une épure graphique de géométrie descriptive, qui seule permet de construire par le dessin les intersections de plans et de volumes qui caractérisent cet ouvrage.
C'est du mélange de ces traditions complémentaires, la science du dessin et la virtuosité de la taille et de la pose de pierres que naît cet ouvrage complexe qui épouse et ordonne la pente et la gestion des flux, carrefour entre la pente, le torrent, le chemin communal et la plateforme de la ligne de chemin de fer.
Les maçonneries sont donc de deux ordres, la taille de pierre en grand appareil et la pose et l'élévation de maçonnerie de pierres taillées grossièrement présentant une face dégrossie de forme régulière hexagonale, c'est l'appareillage savant de ces pierres simplement apprêtées qui donne cet aspect si soigné.
La Gare de Pont-de-Frappe : Au début du XXème siècle, la ville de Gap et les communes du Champsaur s’unirent pour construire avec l’aide de l’Etat, une voie ferrée qui devait rejoindre à Corps la ligne de chemin de fer de la Mure, réalisant ainsi une liaison vers Grenoble. Il s’agissait d’une ligne à voie métrique plus facile à installer dans ce relief difficile.
Dès 1876 apparaît la nécessité de desservir le Champsaur par un chemin de fer. En effet le « grand » chemin de fer à voie normale venant de Grenoble par le col de la Croix Haute et Veynes avait atteint Gap l'année précédente.
-1886 : on propose à la compagnie PLM la concession d'une antenne de La Freyssinouse à Saint Bonnet, Il paraissait cependant préférable aux élus que la ligne parte de Gap.
-1888 : mise en service de la voie ferrée « S G-L M » à écartement de 1 m allant de Grenoble à La Mure en passant par Saint-Georges-de-Commiers ; cette ligne sera électrifiée en 1909.
-1893 : premier projet de prolongement de la voie de La Mure à Corps et à Gap.
-1906 : (loi du 27 avril) : déclaration d'utilité publique de la voie ferrée métrique à traction électrique de La Mure à Gap; ligne LM-G.
-1913 : début des travaux qui se poursuivront pendant la grande guerre avec des prisonniers.
-1925 : les travaux s'éternisant, la voie ferrée est ouverte en traction vapeur sur quelques kilomètres au départ de La Mure.
-1930 : décision de suspendre les travaux sur la section entre Gap et Corps (48 km) alors que l'infrastructure est entièrement achevée de Gap à Saint-Bonnet.
-1932 : ouverture définitive en traction électrique de la ligne entre la Mure et Corps.
-1942 : déclassement officiel de la ligne La Mure-Gap ; les chantiers sont fermés : il n'y aura jamais de "chemin de fer du Champsaur". Il reste heureusement un agréable chemin à faible pente, serpentant dans le bocage, et qui fait le bonheur des piétons, cavaliers ou « vététistes ».
La voie romaine : Le réseau des chemins romains était presque aussi développé que celui de nos routes actuelles. Souvent, il reprenait d'antiques tracés en les aménageant. La voie romaine était d'abord d'intérêt stratégique, il s'agissait d’aller au plus court, de voir loin sans être vu, d'où un cheminement en crête, ou à mi- pente, évitant les bas-fonds ou les zones boisées.
Les voies que les romains construisirent entre 50 av J -C . et l'an 200 environ étaient, quant à leur structure, très fortement ancrées dans le sol.
Après creusement de 50 cm à 1 mètre de profondeur, les travailleurs posaient un lit de galets, puis une strate de pierres de chant devant servir de drainage, recouvertes d’une couche de sable ou d'argile et, sur les voies importantes ou dans les passages difficiles, d’un dallage très soigneusement assemblé et solidement bloqué, tel qu'on peut l’observer ici, malgré les dégradations ultérieures.
La largeur des voies pouvait varier de 6 pieds (2 mètres environ, pour les chemins ruraux) à 24 ou 25 pieds (8 mètres environ, pour les voies importantes).
Cette voie du Champsaur, qualifiée de romaine par une tradition constante et nommée localement « pava » (le pavé), reliait la vallée de la Durance à celle du Drac jusqu'à Grenoble, desservant au passage de nombreux établissements romains. On sait ainsi que cette voie passait à proximité d'une ancienne "villa" gallo-romaine, la “Villa de Santa”, proche du Drac, aujourd'hui disparue car engloutie au haut Moyen-Age. Sur ce site de nombreux vestiges ont été trouvés de façon fortuite, comme des tuiles romaines, monnaies et médailles, faïences et céramiques, ainsi qu’un autel dédié au dieu de la guerre Mars. Cet établissement, enfoui à proximité, garde une place très vivace dans les traditions et souvenirs locaux, sous l'appellation de "Ville Sainte" (Santa Catherina, martyre en l'an 307, avait été sa sainte patronne).
Caractéristiques :
Longueur : 70 m
Hauteur sommitale : 12 m
Largeur : 2, 70 m
L'aqueduc se compose de 6 arches :
- une arche principale de 5 mètres de rayon et d'une hauteur de 9 mètres de l'axe de la voûte au niveau de l’étiage
- 5 arches secondaires de 2,50 mètres de rayon, d'une hauteur de 5 mètres.
Pour l'arche principale, la section au sol est de 4,22 x 3,15 mètres.
La bâche d'écoulement
Sur la partie supérieure de l'aqueduc, de l’entrée de la galerie à la fin de la galerie une bâche de :
- 75,80 m de longueur
- 1,53 m de largeur
- 1,10 m de profondeur
- avec une pente de 7,5 cm sur sa longueur
La galerie affecte une forme ovoïde de :
- longueur : 285 mètres
- hauteur : 1,80 mètre
- largeur : 1,30 mètre
La maçonnerie, conçue en pierres taillées, disposées en assise et en "opus incertum"
Au 14e siècle l'insuffisance des ressources en eau a poussé les champsaurins à maîtriser son utilisation en aménageant de nouveaux canaux d'irrigation dont le canal du Béal en 1442 et le canal de La Fare en 1790, deux projets rapidement abandonnés.
En 1860, une association provisoire se crée à Saint-Bonnet, se donnant pour objectif le creusement et l'exploitation du canal de Pont-du-Fossé.
Les travaux déclarés d'utilité publique par décret impérial en 1866, débutent effectivement en 1869 et se terminent en 1882. L'eau était prélevée à Pont-du- Fossé, pour un débit maximal de 1120 litres/seconde, et acheminée jusqu'à la commune du Noyer, en traversant les communes de St-léger, Chabottes, Forest-St-Julien, St-Laurent, La Fare et Poligny. Tout au long de ce parcours ont été construits de nombreux ouvrages en pierres de taille, dont l'aqueduc du torrent d'Ancelle, précédé d'une galerie de 285 mètres qui, en respectant une pente de 1 mm/mètre, assurait le passage de l'eau du versant de Chabottes à celui de Forest-Saint-Julien.
L'architecture et la conception d'un tel ensemble, reste une curiosité du bocage champsaurin, qui incite à penser au labeur de ces "mains bâtisseuses" qui ont légué aux générations futures l'empreinte de leur talent.
Roue à aubes : L'eau est nécessaire à l'irrigation en période d'étiage. Conduite par un canal principal ou « béal » et alimentée par un torrent, elle descend dans les champs et cultures grâce à un réseau de canaux secondaires à partir de "martelières" placées de loin en loin et ouvertes successivement. Cette méthode d'irrigation, dite par gravité, ne subsiste que dans peu de communes, supplantée par l'arrosage par aspersion.
En effet, ce système nécessite un entretien annuel des nombreux canaux et requiert les corvées de nombreux villageois.
Ces canaux ont (ou avaient) d'autres usages : permettre au bétail de s'abreuver et assurer un utile drainage des terrains lors des fortes pluies.
Une utilisation originale ici, l'eau d'un canal dérivé en amont servait à faire tourner une roue à aubes, celle-ci actionnant à son tour une ancienne batteuse en contrebas.
Eglise de Manse et hameau : D'abord hameau de Saint-Julien en Champsaur, Forest-Saint-Julien, situé sur la rive gauche du Drac, faisait partie du fief du Dauphin depuis le XIIIe siècle.
En 1580, cette terre fut achetée par la famille Renard, qui la posséda jusqu'au milieu du XVIIIe siècle. Récemment Forest-Saint-Julien a adopté le blason rouge et or de cette famille : « de gueules au renard ravissant d'or ».
Ce territoire est devenu commune à part entière en 1792.
Au début du XIXe siècle, le village s'agrandit vers le haut de la commune, avec la construction de fermes nouvelles.
La chapelle, l’école et la maison commune de Forest village devenant trop exigües, le choix d'établir de nouveaux édifices publics se porte sur le centre de la commune, d'où la création du quartier de Manse l'église.
L'église, dédiée à Saint Louis, fut construite entre 1849 et 1852, puis rénovée à deux reprises (1928 et 1962).
Le cimetière fut aménagé en 1853, ainsi que le presbytère, aujourd'hui désaffecté, situé au couchant de l'église.
A l'est de l'église, en 1857-1858, fut enfin élevée l'école; les deux nouvelles classes vinrent compléter celles du Forest village. Une salle de classe deviendra mairie en 1957, après la construction de deux nouvelles écoles, au quartier des Peyres (haut de la commune) et au Forest village.
En 1973, l'école de Manse l'église sera désaffectée. Le bâtiment sera totalement rénové en 1983-1984, puis transformé en mairie et gîte d'étape très fréquenté été comme hiver.
La maison à proximité de la route de Gap à Orcières, après avoir fait office d'agence postale et même d'épicerie ; elle est aujourd'hui, après rénovation, une résidence secondaire.
Le canal de Pont du Fossé : L'eau du canal s'écoulait par gravité, avec une pente proche de 1 millimètre par mètre, sans aucun seuil ni bassin, depuis l'altitude de 1123 mètres (prise de Pont-du-Fossé) jusqu'à l'altitude terminale de 1090 mètres.
La table paysagère : ce paysage bocager n’est pas l’œuvre de la nature ; il a été aménagé par l’homme de façon raisonnée et utilitaire. Contrairement aux champs ouverts, son damier de haies caractéristique, protège les sols contre l’érosion en retenant l’eau, freine les grands vents, offre ombre et abri au bétail et au petit gibier, favorise la nidification de 80 espèces d’oiseaux.
Les haies du bocage sont constituées d’essences variées :
. le frêne fournit bois de chauffage et alimentation pour le bétail, avec le procédé de la taille en « tétard »,
. le merisier (cerisier sauvage) aux petites baies noires donne un bois recherché en ébénisterie,
. l’aulne et le tremble affectionnent les lieux humides,
. le bouleau, de croissance rapide, sème de loin en loin ses beaux fûts blancs,
. le fayard (l’hêtre) fournit un excellent bois de chauffage.
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