Envie d’un bol d’air pur ! Envie de vous évader ! Venez randonner avec la GV de Vizille.

Topos des randonnées Vercors en 2017-2018

Autour de la noix depuis l’Albenc

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Date de sortie : 23 novembre 2017

Accès routier : De Vizille à 8 h 45 en covoiturage, rejoindre l’autoroute A48 ; sortir en direction de Valence ; rejoindre la Route de l'Isère (D3). Continuer sur la D1532, se diriger vers Saint Quentin. Sortir à Saint Gervais et continuer jusqu’à l’Albenc.

Altitude de départ : Parking devant l’église de l’Albenc (250 m)

Point culminant :  (530 m)

Temps de marche : environ 4 h

Distance : 12 Km — dénivelé cumulé : 400 m

Carte IGN 3234 OT et 3235 OT

 

Itinéraire : Départ de la place de l’Albenc, prendre la petite rue du Champ de Mars qui va ensuite longer par la gauche le château de Montravel. Au point 290, suivre à gauche le sentier qui rejoint la croix de l’Etang dans une forêt de châtaigniers (balisage jaune et rouge). Traverser la route des Rivoires du Nan, la D1092, pour monter en face dans la combe du Nan sur le chemin de Sarapata en direction de la Madone ; suivre ce large chemin qui part en direction sud ouest pour dessiner un grand lacet et revenir plein Nord. Au panneau ‘la combe du Nan’, bifurquer à gauche et continuer le chemin qui rejoint au point 517 la route de Bergérandière. Une surprise préparée par Bernard attendait le groupe au sommet de la côte avant de rejoindre le carrefour de Bergerandière (voir commentaires plus bas). Bifurquer alors à gauche pour se diriger vers le belvédère de Notre Dame de l’Osier sur lequel se trouvent la Madone (524 m) et une table d’orientation. Traverser la noyeraie pour revenir en bordure du chemin de Bergerandière pour le pique nique près du panneau ‘Le Belvédère’ (508 m).

Après quelques ateliers mis en place par les amis de Bernard et un excellent pique nique, reprise de la marche sur la route de Bergérandière. A la Croisée de l’Epinouze, aller voir la petite chapelle de l’Epinouze près des bois du même nom puis prendre à droite le chemin de l’Epinouze jusqu’à une croix ; suivre ensuite à gauche le sentier, le GR de Pays Tullins-Vinay, qui s’enfonce dans les bois ; au panneau ‘Le Rat’ (350 m), abandonner le GR et bifurquer à gauche sur le chemin du Rat, puis encore à gauche prendre la montée de Mayoussière en bordure de quelques maisons possédant d’anciens séchoirs à noix et au milieu de champs de noyers ; continuer alors le chemin du Plateau au milieu de noyeraies. Au panneau ’Plaine de Mayoussière’ (350 m), aller en direction ‘L’Albenc’ à 0,9 Km. Prendre ensuite la descente un peu raide par le chemin de la Buissière et arriver dans l’Albenc. Rejoindre le parking par une ruelle qui débouche sur la place du village.

 

Commentaires : Agréable et originale balade pédestre sur le site du belvédère de Notre Dame de l’Osier où Bernard avait réservé de nombreuses surprises au groupe. Tout d’abord Bernard avait revêtu son costume de cavalier pour accueillir les randonneurs sur le parking de Vizille. Sur la place de l’église de l’Albenc, il a présenté la randonnée ainsi que deux amis costumés que le groupe devait revoir un peu plus tard. Il a parlé du blason héraldique de l’Albenc qui représente à côté du Tau ses trois châteaux :

. Le château de l'Albe (ou de l'Alba ou encore de Montravel) qui est classé au titre des monuments historiques par arrêté du 28 décembre 1978. Construit sur un éperon rocheux et exposé sur le versant sud, cette bâtisse du XVe siècle a été rénovée et reconstruite au XVIIIe siècle. Elle témoigne de l'architecture utilisée pour la construction de ces nobles demeures flanquées de tours d'angle. Le château de Montravel a été édifié par la famille du Châtelet en 1578, propriétaire du château fort de Poliénas, grâce aux 60 000 florins d'or que celle-ci a reçu en dédommagement du démantèlement ordonné par de Gordes dudit château présentant une menace pour la région car susceptible d'être pris par les protestants. Il appartient aujourd'hui encore aux descendants de cette famille, la famille d'Annoux.

. Le château de Châteauneuf de l'Albenc : rasé en 1578 par les catholiques lors de la guerre de religions (car cette région était majoritairement protestante), il n'en reste de nos jours plus que quelques ruines dissimulées par les arbres et les broussailles dans une propriété privée.

. Le château de Peccatière, détruit dans les années 1970.

Albenc est aussi connue pour avoir reçu en 1545 une personnalité : Michel de Nostre-Dame, alias Nostradamus, savant, médecin et même astrologue. Et pourtant le devin n'avait pas prévu que la rupture d'un bras de sa litière l'immobiliserait dans les murs de ce village. Nostradamus venait de Lyon où il avait été appelé pour combattre la peste. Il rentrait chez lui à Salon de Provence lorsqu'il fit une étape forcée à l'Albe.

Une autre figure importante de l’Albenc est le peintre Jean Vinay. Enfant du Dauphiné, Jean Vinay est né à Saint Marcellin en 1907. Dès son plus jeune âge, il s'intéresse au dessin. Il réalise de nombreux croquis en puisant son inspiration dans la nature. En 1933, il s'établit à Paris. Il apprend les rudiments de son art dans la rue et dans les musées où il analyse les œuvres de Rembrandt, Corot, Van Gogh,… Pour échapper à l'occupation, il rejoint Alger où il rencontre Lucien Mainssieux et Albert Marquet. De retour à Paris, l'exposition Durand-Ruel le révèle au grand public en 1948. Jean Vinay devient un grand nom de la peinture. Les musées étrangers achètent ses œuvres : portraits et paysages. Il n'oublie pas pour autant son Dauphiné natal qu'il regagne chaque été. Lassé de la vie parisienne, il se retire définitivement dans sa maison familiale de l'Albenc en 1969. Affaibli par la maladie, Jean Vinay s'est éteint le 23 août 1978.

Pour plus d’informations sur l’histoire et le patrimoine de l’Albenc, lire l’article

 

Arrivé au bas du belvédère de Notre Dame de l’Osier, le groupe a eu la surprise de rencontrer des cavaliers costumés et deux attelages qui l’attendaient. Les randonneurs ont alors été invités à faire une petite balade dans l’un de ces attelages jusqu’à La Madone, statue monumentale en bronze de cinq mètres de haut élevée au-dessus d’une stèle en maçonnerie. Après avoir admiré la vue depuis le belvédère où est installée une table d’orientation qui rapporte en particulier le miracle du 25 mars 1649 qui s’est produit dans le village de Notre Dame de l’Osier, le groupe a traversé à pied ou sur un attelage une noyeraie pour rejoindre le carrefour de Bergérandière où étaient stationnés vans et voitures des amis de Bernard. Ces derniers, complices de Bernard, ont eu la gentillesse de préparer des petits ateliers sur la noix. Ainsi, Bernard a étalé sur le sol des noix et il a montré le maniement d’un petit outil ’le ramasse-noix’. Cet instrument fait d’un rouleau muni d’un manche est une invention très ingénieuse qui permet de récolter les noix sans gros effort et de les déposer ensuite dans un seau grâce à un petit accessoire, fixé sur le haut du seau, qui écarte les ressorts du rouleau pour libérer les noix. Après quoi, Bernard a proposé aux randonneurs de manipuler ce ‘cueilloir de noix’ pour ramasser des noix jetées à terre et les déposer dans un seau sans se courber et se casser le dos.

Les amis de Bernard ont aussi offert des noix fraichement cassées aux randonneurs qui les ont beaucoup appréciées.

Un des amis de Bernard a ensuite présenté les différentes variétés de noix : la franquette et la parisienne notamment qui se différencient par leur forme et leur taille. Il a aussi parlé de la qualité de la noix qui se définit en fonction de la couleur de son cerneau et de la grosseur du fruit. Equipé d’un maillet en bois il a fait une démonstration pour monder à l’ancienne les noix sur une tuile. Les cerneaux entiers sont par la suite triés selon différents usages : consommation courante, huiles, etc… Les coques sont quant à elles utilisées pour le chauffage au bois. Quelques randonneurs ont tenté à leur tour avec plus ou moins de succès, de casser quelques noix sans les écraser, opération assez difficile !!! Plusieurs casse noix étaient également présentés sur une table.

Après ces ateliers pratiques, il y a eu l’apéritif offert par les amis de Bernard : le vin de noix fait maison. Les randonneurs ont ensuite mangé leur pique nique. Des papillotes, des bonbons ont circulé à la fin ainsi que des gâteaux aux noix spécialement confectionnés par Jacqueline, l’épouse de Bernard. Des digestifs : alcool de noix et de poire ont bien terminé ce déjeuner pris sur l’herbe au soleil. Les amis de Bernard ont alors distribué aux personnes qui le souhaitaient toutes les noix qui leur restaient. Les randonneurs adressent leurs plus sincères remerciements à Bernard et à tous ses amis pour leur accueil, leur bonne humeur et l’animation particulièrement réussie des ateliers sur la thématique de la noix.

Passage près de la chapelle de l’Epinouze en bordure des bois du même nom. Construite en 1888 à 800 m de l’endroit où la Vierge est apparue, cette chapelle est un petit sanctuaire de forme rectangulaire coiffé d’un toit à deux pans.

 

Joli parcours tout en douceur autour de Vinay tant grâce au très beau temps doux de cette fin novembre que par la découverte d’un paysage vallonné aux couleurs automnales. De beaux points de vue sur les environs de l’Albenc et sur le Vercors lors des passages sur les hauteurs de Notre Dame de l’Osier. Circuit ombragé au milieu de belles forêts de châtaigniers. Aperçu de nombreux anciens séchoirs à noix accolés à des maisons joliment rénovées. Traversée atypique jalonnée d’immenses noyeraies dans la vallée.

Actuellement la nuciculture autour de l’Albenc pose problème. En effet depuis quelques années, la noix est touchée par un ravageur appelé la mouche du brou. Pour s’en défendre, les agriculteurs utilisent des pesticides qui ont des conséquences graves sur l’environnement et en particulier sur les colonies d’abeilles qui ne fertilisent plus les champs. Cependant la noix de Grenoble reste encore réputée dans le monde entier. Elle puise son goût et sa finesse de son climat relativement humide et venté de ses vergers cultivés entre plaines et collines entre 150 et 800 m d’altitude. La noix de Grenoble a obtenu son AOC en 1938. Elle est exportée en Espagne, en Allemagne et en Italie. Les nuciculteurs qui pratiquent dans la vallée de l’Albenc une monoculture intensive des noyers, allient les méthodes les plus modernes pour l’exploitation des noix. Le groupe a eu l’occasion de découvrir les méthodes et le matériel modernes utilisés pour cette activité en visitant le Grand Séchoir de Vinay après la randonnée.

 

Groupe : 42 randonneurs dont 4 accompagnateurs : Bernard Hu., Chantal A.W.et Monique et Gérard en touristes.

 

Quelques photos : (cliquer dessus pour agrandissement) + diaporama avec les photos de Jacqueline Hu. + diaporama avec les photos de Chantal A.W.

 

Voir trace GPS du circuit et son profil altimétrique + quatre photos supplémentaires sur la page suivante